Culture

Yasmina Sellam : « Le couscous fait partie de notre identité»

Approchée en marge de la vente-dédicace de son ouvrage «Le Couscous, racines et couleurs d’Algérie», publié en 2022 aux éditions Anep, Yasmina Sellam, qui se revendique «intellectuelle mais non polémiste», a expliqué: «En tant qu’intellectuelle, je n’ai pas le droit d’entrer dans une quelconque polémique. Je donne seulement les arguments, et il revient aux lecteurs de se faire leur propre opinion. » Elle s’est gentiment prêtée à nos questions.

Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?

« Depuis quelques années, j’ai commencé à m’irriter de la polémique sur YouTube à propos de l’origine du couscous. J’ai donc décidé de donner aux Algériens des arguments historiques avec lesquels ils peuvent défendre leur couscous. C’est dans cet esprit-là que je me suis dit qu’il fallait écrire cet ouvrage pour laisser une trace et défendre notre patrimoine. Je précise que ce livre n’a pas été écrit pour les étrangers, mais pour les Algériens.

Depuis que je m’occupe de gastronomie et de cuisine, et même avant, quand je n’étais pas encore enseignante à l’université, je m’étais rendue compte que les Algériens ne connaissaient pas leur histoire dans toutes ses disciplines». «Ainsi, j’ai constaté que les lecteurs, de plus en plus nombreux, commencent à s’intéresser à la dimension sociale du couscous, en découvrant que toute la vie culturelle ne peut se faire sans la présence d’un plat de couscous, avec la précision que chaque région du pays a son propre couscous. En fait, c’est la manière de préparer le grain qui fait la magie du couscous».

Pour écrire ce livre, vous avez sans doute sollicité des spécialistes. Si oui, lesquels ?

« Il faut toujours avoir un grand nombre de livres de référence, et il est nécessaire de se déplacer vers les régions les plus reculées du pays pour découvrir d’autres variantes de cet aliment, qui fait partie de notre identité depuis des millénaires. Mais si j’ai lu énormément de livres qui évoquent la dimension et l’origine du couscous, je tiens à rendre hommage à Hanifi Mohamed de Blida, propriétaire de la première usine de fabrication de couscous à Blida, ainsi qu’à Abderrahmane Khelifa, qui m’a beaucoup aidée». «Dans ce livre, comme vous le constatez, je détaille l’histoire des recettes, j’explique l’origine, je donne des indices géographiques, je reviens sur les ustensiles utilisés et livre des éclairages sur les ingrédients. Car je tiens à ce que mon produit soit formateur. Au début de ce projet d’écriture, deux possibilités s’offraient à moi : écrire un livre de recettes algériennes ou écrire sur la gastronomie algérienne et son histoire».

Propos recueillis par F.Z

Ferhat Zaafane

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