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Après 14 ans d’absence: Une Commission de l’ONU enquête en Syrie

La Syrie, théâtre d’un conflit sanglant depuis 2011, a enfin permis à une commission d’enquête des Nations Unies d’accéder à son territoire pour la première fois depuis le début des révoltes populaires qui ont plongé le pays dans la guerre civile.

Jusqu’à récemment, le gouvernement de Bachar al-Assad s’était systématiquement opposé à la présence des enquêteurs internationaux, refusant toute enquête sur les violations des droits de l’homme. Mais après le changement de régime à Damas, la situation a pris un tournant décisif.

Le responsable de l’enquête, Hani Megali, a salué cette avancée. Selon lui, l’ex-président Assad n’avait jamais donné son feu vert pour l’entrée de la commission en Syrie. Cependant, les nouvelles autorités ont agi «immédiatement» en permettant l’accès aux experts. Ce geste marque non seulement un changement dans la dynamique politique du pays, mais ouvre également une nouvelle phase dans l’investigation des crimes de guerre et autres violations des droits humains qui se sont produits au fil des années de conflit.

La commission des Nations Unies, qui se concentre sur les violations des droits humains depuis le début de la guerre en 2011, a jusque-là travaillé à distance. Elle a constitué des listes comprenant les noms de près de 4 000 individus suspectés d’être responsables de crimes graves.

L’enquête s’est notamment intéressée aux actions de toutes les parties impliquées dans le conflit syrien, y compris le gouvernement de Bachar al-Assad, les groupes rebelles et les combattants djihadistes.

Les enquêteurs ont eu recours à des sources telles que des témoignages de victimes, des rapports de satellite et des données fournies par des organisations locales pour documenter les crimes de guerre. Toutefois, l’impossibilité de mener des visites sur le terrain a limité la portée de leurs recherches. Aujourd’hui, Megali et ses collaborateurs espèrent pouvoir se rendre sur place pour confirmer les informations collectées et combler les vides dans leur documentation.

Au cours de sa récente mission, Megali a visité des centres de détention et des sites de fosses communes à Damas et dans ses environs. Ces visites sont essentielles pour corroborer les témoignages et les rapports de terrain, mais aussi pour faire le lien entre les événements rapportés et les lieux où ces atrocités ont été commises.

La commission a également pris contact avec les ministères de la Justice et des Affaires étrangères afin de préparer les prochaines étapes de l’enquête.

Mais plus qu’une simple question d’investigation, l’objectif de cette mission est de poser les bases d’une réconciliation durable en Syrie. Megali a affirmé que la commission travaillera en collaboration avec les autorités actuelles pour éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent.

«Aucune partie au conflit en Syrie ne peut dire qu’elle a respecté les droits de l’homme ou le droit humanitaire international», a déclaré Megali, soulignant l’ampleur des violations commises par tous les belligérants.

Le 8 décembre dernier, un événement majeur a marqué un tournant dans la guerre syrienne. Les factions de l’opposition armée ont réussi à prendre le contrôle de la capitale, Damas, ainsi que d’autres villes, mettant fin à plus de six décennies de pouvoir du Parti Baas et au règne de la famille Assad.

Le lendemain, le chef de la nouvelle administration syrienne, Ahmed al-Shara, a annoncé la nomination de Mohammad al-Bashir, ancien chef du gouvernement d’Idlib, pour diriger le processus de formation d’un nouveau gouvernement.

Cette décision est perçue comme un premier pas vers la gestion de la phase de transition et la reconstruction du pays, tant sur le plan politique que social.

Dans ce contexte fragile, les Nations Unies espèrent que cette nouvelle phase de coopération entre la commission d’enquête et les autorités syriennes pourra ouvrir la voie à une justice équitable et à la réconciliation des différentes communautés qui ont été dévastées par la guerre.

Bien que la tâche soit ardue, l’espoir de tourner définitivement la page des atrocités de la guerre est désormais à portée de main, sous réserve que des mesures concrètes soient prises pour garantir la justice et la paix dans le pays.

Le chemin reste semé d’embûches, mais avec l’ouverture des autorités syriennes aux investigations internationales, il est désormais possible d’entrevoir une résolution pacifique de ce conflit sanglant qui a profondément marqué le monde.

Synthèse R.I

Rédaction Crésus

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