Programmé sur quatre jours, la 17e édition du salon «HORECA», dédié à l’équipement pour l’hôtellerie, la restauration et les cafétérias, a ouvert ses portes hier, au Palais des Expositions (SAFEX).
Ce rendez-vous professionnel, qui rassemble près de 90 exposants, a pour objectif de soutenir et de dynamiser le secteur du tourisme, qui connaît une véritable impulsion ces dernières années.
L’inauguration de l’événement, marquée par la présence de représentants du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, ainsi que d’institutions publiques en charge du foncier touristique, a également permis de recueillir les avis et propositions des investisseurs privés. Certains d’entre eux s’engagent déjà dans la fabrication locale des équipements.
Le développement du secteur de l’hôtellerie et des complexes touristiques bénéficie d’un soutien fort de l’État, qui vise à porter la contribution du tourisme au PIB de «2% à 5, voire 6% d’ici 2030», selon les déclarations de l’ex-ministre Mokhtar Didouche en mai 2024. Un marché colossal, avec près de «12 millions de touristes attendus d’ici 2030».
Ce développement nécessitera la construction de centaines de nouveaux hôtels et infrastructures, une perspective que les professionnels de l’équipement considèrent comme «une opportunité à saisir». L’entreprise «I.M.B Industrie», spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de cuisines professionnelles, en a fait l’illustration dès l’entrée du pavillon central de la SAFEX. Son objectif est clair : augmenter sa capacité de production et se tourner vers l’exportation du surplus.
Le directeur commercial et marketing de l’entreprise, Atmane Aissiou, rappelle que «I.M.B Industrie», fondée en 1964 et implantée à Dar El Beïda, est «un acteur majeur auprès des hôtels, restaurants, bases de vie et collectivités locales». Il souligne que l’évolution du secteur suit une trajectoire favorable, notamment grâce aux «mesures de protection du marché» mises en place par le gouvernement. Ces actions ont permis à l’entreprise de renforcer sa production. «Nous avons tiré partie de la régulation des importations, et nos clients sont satisfaits de nos produits, qui rivalisent avec ceux de nos concurrents italiens.
Nous équipons de grands restaurants à Alger, des hôtels et des entreprises publiques », a-t-il dit. Les objectifs à court terme sont désormais clairs : «Obtenir les certifications nécessaires pour exporter à l’international et acquérir un terrain pour agrandir nos installations et augmenter notre capacité de production. »Le salon accueille également de nombreuses entreprises spécialisées dans la literie, l’ameublement, l’entretien et le design intérieur des hôtels, notamment ceux de catégorie «cinq étoiles».
Mohamed Benmoumen, directeur de l’entreprise algéro-polonaise «Hotec Algérie», nous explique que, depuis une décennie à la tête de la société, il a dirigé plusieurs projets pour la construction de nouveaux hôtels, allant de trois à cinq étoiles en Algérie. Bien que le marché reste «relativement stable», il note que l’investissement «n’avance pas encore suffisamment rapidement». Selon lui, les contrats et chantiers prennent encore «beaucoup de temps», un point qu’il juge essentiel à améliorer.
«Il faudra que le secteur s’améliore de lui-même», conclut-il, d’autant plus que de nombreux projets sont en attente.
À ce sujet, les responsables de l’Agence nationale du foncier touristique (ANFT) ont indiqué qu’un total de 249 zones d’expansion touristique (ZET) a été recensé. Parmi celles-ci, 74 zones disposent déjà de plans d’aménagement approuvés par décret. Zebiri Loubna, responsable de la communication de l’ANFT, précise que les travaux de viabilisation dans ces zones sont « en cours de finalisation » avant d’être ouvertes aux investisseurs. Ces derniers pourront y développer des projets allant des loisirs aux résidences, en passant par des complexes, en fonction des caractéristiques spécifiques des zones.
Le développement du secteur touristique devra donc s’appuyer sur une diversification des projets, en couvrant l’ensemble du territoire, et pas seulement les régions côtières. Zebiri nous explique que, sur les 249 ZET, 181 se trouvent dans les wilayas du nord, mais qu’il existe aussi 39 dans les hauts plateaux, 17 dans les wilayas du sud et oasis, et 12 dans le grand sud.
Nadir K.