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Soudan : L’ONU alerte sur une escalade dramatique

La guerre civile qui sévit au Soudan entre les forces de l’armée régulière, dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR) sous la conduite de Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti), a pris une tournure particulièrement inquiétante.

 

Lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations Unies mardi, plusieurs responsables ont alerté sur l’intensification de cette guerre, caractérisée par des massacres, des déplacements de masse et des violences sexuelles brutales. Les chefs des deux camps semblent déterminés à poursuivre leurs opérations militaires, laissant peu de place aux pourparlers, selon Ramesh Rajasingham, directeur de l’ONU pour les affaires humanitaires.

Rosemary DiCarlo, sous-secrétaire générale aux affaires politiques, a exprimé ses craintes quant à l’intensification des combats, notant que la reprise des hostilités après la saison des pluies pourrait aggraver la situation pour les civils. Les deux camps recrutent activement de nouveaux combattants, dans l’espoir de remporter la victoire par la force, ce qui exacerbe les souffrances dune population déjà en détresse. En outre, un afflux d’armes au Soudan continue d’alimenter la violence, certains alliés des parties en conflit fournissant un soutien militaire malgré les appels au cessez-le-feu.

La crise humanitaire est critique. D’après le Programme des Nations Unies pour le développement, environ 26 millions de Soudanais sont confrontés à une insécurité alimentaire grave, tandis que le système de santé est au bord de l’effondrement : seuls 15 % des services de santé restent opérationnels dans le pays. Les conséquences sont lourdes pour la population : plus de 11 millions de personnes sont déplacées, et des maladies, comme le choléra, font des ravages avec des milliers de victimes. Bien que l’ONU et ses partenaires aient réussi à acheminer une aide limitée via le poste-frontière d’Adré avec le Tchad, les efforts restent insuffisants, de nombreuses zones restant inaccessibles en raison des combats.

Lors de cette session, Nimat Ahmadi, représentante du groupe des Femmes de Darfour, a fait part d’un récit accablant des atrocités subies par les civils, évoquant des tactiques de « terre brûlée », des massacres et des violences sexuelles systématiques. Elle a lancé un appel au Conseil de sécurité pour qu’il agisse de toute urgence afin de freiner les actions meurtrières des FSR.

Les membres du Conseil de sécurité ont réagi avec gravité à ces rapports. Le président du Conseil, le Britannique Ray Collins, a souligné la nécessité immédiate de mettre fin aux hostilités. Les représentants américain et français ont exhorté à la création d’un mécanisme de suivi de la mise en uvre dun cessez-le-feu et ont dénoncé le soutien militaire aux factions armées. Par ailleurs, le représentant soudanais a demandé le classement des FSR comme organisation terroriste et a exprimé ses inquiétudes quant à l’intensification des violences.

Ramtane Lamamra, envoyé spécial de l’ONU au Soudan, a proposé de redoubler d’efforts pour appliquer la Déclaration de Jeddah, en appelant à un plan de protection des civils impliquant les acteurs nationaux et régionaux, et s’engageant à collaborer avec les institutions internationales pour un retour à la paix.

R.I/agences

Rédaction Crésus

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