Un rapport de l’équipe d’experts du Conseil de sécurité a révélé que le leader houthi, Mohamed Ahmed Al-Talabi, responsable des achats au sein du ministère de la Défense des Houthis, était impliqué dans l’expédition illégale d’armes à destination du groupe houthi via un réseau d’individus et d’entités.

Récemment soumis au Conseil de sécurité, le rapport souligne que, en 2022, Al-Talabi a facilité le trafic d’armes en transférant un agent douanier yéménite à Djibouti. Son arrestation a eu lieu après la saisie de 52 roquettes anti-tank de type “Dahlawiya” le 10 mars 2022, à un point de transit frontalier avec le Sultanat d’Oman.

En janvier dernier, les États-Unis et le Royaume-Uni ont imposé des sanctions à quatre dirigeants clés du groupe houthi, y compris Al-Talabi, en raison de leur soutien aux récentes attaques du groupe contre des navires commerciaux et des menaces sur les voies de navigation internationales en mer Rouge et dans le golfe d’Aden.

Le rapport indique que sans le soutien iranien, les Houthis ne seraient pas en mesure de développer et de produire des systèmes d’armement complexes comme des missiles balistiques, des drones ou des systèmes de défense aérienne. Le soutien en armement à ce groupe est documenté à travers des saisies réalisées par plusieurs États membres depuis 2018.

Il souligne également des similitudes entre l’équipement utilisé par les Houthis et celui produit par l’Iran ou des groupes armés liés à Téhéran, affirmant que les transferts de technologie et d’équipement nécessaires à la fabrication et à l’assemblage des armes ont été réalisés par l’Iran.

Le rapport détaille le processus d’acquisition et de contrebande d’équipements, affirmant qu’Al-Talabi, lié à l’ambassade houthie à Téhéran, est le principal responsable de l’organisation des expéditions et des formations des combattants houthis en Iran, en Irak et au Liban.

Il mentionne aussi la contrebande d’équipements létaux par voie maritime. En début 2024, les États-Unis ont intercepté un voilier non identifié en mer d’Arabie, contenant 200 sacs d’explosifs et divers types de roquettes et de composants militaires.

L’équipe a confirmé que certains équipements saisis étaient dissimulés, similaires à ceux interceptés précédemment en mai 2021, et ressemblaient aux composants de la roquette Burkan, utilisée par les Houthis contre l’Arabie saoudite en mars 2021.

Le rapport évoque également la contrebande d’armes légères d’Iran vers les Houthis, mentionnant la livraison de trois chargements notables entre juillet et septembre 2022, transportés par un voilier fourni par les autorités iraniennes.