Le marché de la cigarette de contrebande en Algérie est estimé à 912,5 millions de cigarettes par an.
Bien que, l’Algérie figure parmi les premiers pays en Afrique à avoir paraphé en 2006 la convention-cadre pour la lutte antitabac, elle reste exposée au danger du tabagisme du fait de la propagation de la consommation du tabac à fumer. Le commerce illicite du tabac dans notre pays représente 50% des ventes des cigarettes proposées sur le marché. C’est ce que révèle, dans un post sur son compte Linkedin, Chabane Assad, Fondateur du bureau conseil, Finabi (Finance and Business Intelligence). En somme, l’Algérie est submergée par la contrebande et le trafic de cigarettes. Ce type de tabac douteux est, selon les laboratoires scientifiques, très préjudiciable aussi bien à la santé des citoyens, et particulièrement les jeunes attirés par les prix abordables, que le trésor public. Pour appuyer ses propos, Chabane Assad se réfère aux chiffres avancés dans le projet de loi de Finances 2025. « Selon les chiffres communiqués sur la consommation du tabac à fumer en Algérie dans le projet de la loi de finances 2025, le nombre de paquets de cigarettes consommées annuellement (comptabilisés et autorisés) soumis aux impôts indirects en dehors de la contrebande est de 1,198 milliards de paquets annuellement (page 147 PLF 2025) », note-t-il. Et de souligner que vu que » la consommation de tabac à fumer ne souffre pas de saisonnalité, le nombre de paquets fumés quotidiennement est de 3,283 millions par jour ». En détail, un « fumeur ordinaire consomme quotidiennement 16 cigarettes par jour. Par un simple calcul arithmétique, on déduit que le nombre de fumeurs de cigarettes autorisées est de 4,104 millions d’algériens », ajoute le fondateur de Finabi dans son analyse. Néanmoins, les statistiques publiées par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) estiment le nombre de fumeurs en Algérie à 6,665 millions de fumeurs, dernière l’Egypte (18,183 millions) et l’Afrique du sud (8,350 millions). Dans on analyse, le bureau Conseil déduit que « plus de 2,5 millions de fumeurs en Algérie consomment les cigarettes de contrebande qui présentent des risques sanitaires majeurs ». Dans cet ordre d’idées, Finabi estime le « marché de la cigarette de contrebande en Algérie à 912,5 millions de cigarettes par an ». Dans la même logique, la même analyse souligne, dans un simple calcul arithmétique, que « si nous supposons que le prix moyen du paquet de contrebande à 200 dinars, la valeur de cette activité dépasse les 180 milliards de dinars annuellement ». D’autant, est-il mentionné, que « la pression fiscale sur les produits tabagique est de 58% (page 146 du PLF 2025) ». De ce fait, le « préjudice financier subi par le trésor par cette activité illicite dépasse les 105 milliards de dinars annuellement », conclut Chabane Assad. Lorsqu’on sait que l’industrie du tabac est le deuxième pourvoyeur de recettes fiscales après les hydrocarbures, on imagine le préjudice. A titre illustratif, le bilan douanes relatif à la lutte contre la contrebande, pour la période du premier semestre 2024, fait état de la saisie de 613.276 cartouches de cigarettes et de 11.647 kg de tabac.
Badis B.