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Autosuffisance alimentaire : L’Algérie fait sa révolution agricole

L’Algérie se trouve à un tournant crucial dans sa quête d’autosuffisance alimentaire, et les récentes initiatives gouvernementales visent à renforcer les capacités de stockage des céréales et à moderniser les infrastructures logistiques.

Face à des défis économiques croissants, les autorités mettent en œuvre des projets ambitieux qui promettent non seulement de garantir la sécurité alimentaire, mais aussi d’instaurer une stratégie durable pour le développement du secteur agricole.

En effet, l’augmentation des stockages des céréales est au cœur des priorités du gouvernement. Plusieurs centres de stockage ont été identifiés à travers le pays pour faire face aux besoins croissants de la population. À cette fin, le gouvernement a récemment posé la première pierre de plusieurs nouveaux centres, notamment dans les wilayas d’Adrar et Sidi Bel Abbès. Ces projets ne sont pas simplement des réponses temporaires à une crise alimentaire, mais s’inscrivent dans une vision à long terme qui vise à renforcer les infrastructures logistiques et à encourager l’investissement dans l’agriculture.

En parallèle, l’Algérie a lancé des centres de stockage à Sidi Bel Abbès, d’une capacité totale de 200 000 tonnes, qui permettront de mieux gérer les fluctuations de la production céréalière. La wilaya de M’sila n’est pas en reste, avec deux centres de stockage en cours de réalisation. Ce projet fait partie d’un plan ambitieux annoncé par le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, visant à mettre en œuvre un programme national de développement des filières stratégiques, notamment les céréales, les légumineuses et les produits laitiers.

Ce plan est d’une importance capitale, car il représente un investissement de 420 millions d’euros en partenariat avec l’Italie. Cherfa a précisé, lors d’une cérémonie de signature d’un accord-cadre entre son département ministériel et la société italienne Bonifiche Ferraresi (BF), en juillet passé, que l’initiative a pour but de renforcer la sécurité alimentaire de l’Algérie, tout en soutenant la production nationale. Il a également souligné que le projet intégré de production de céréales dans la wilaya de Timimoun permettra d’augmenter «significativement» la production de blé dur, avec des prévisions de récolte de 170 000 tonnes par an.

Ce projet ambitieux s’accompagne de la promesse de produire des quantités notables de légumineuses et de pâtes, avec l’objectif que 60 % de la production de blé dur soit destinée aux réserves stratégiques. Les 40 % restants seront consacrés à la transformation et à l’exportation, ce qui représente un potentiel économique significatif pour le pays. Le ministre a également noté que la récolte de cette année a permis de répondre à 80 % de la demande nationale en blé dur, ce qui témoigne des progrès réalisés.

En complément de ces initiatives, un programme de construction de silos de stockage a été lancé pour garantir une gestion optimale des ressources. Le projet a débuté dans la wilaya de Mascara, avec une capacité initiale de 1 million de quintaux. Cette initiative fait partie d’un plan national de développement des cultures stratégiques.

Le gouvernement met également l’accent sur l’encouragement des investissements dans le secteur agricole, avec des certificats de qualification remis aux investisseurs pour les inciter à s’engager dans des projets de réhabilitation. Cette démarche vise à créer un environnement propice à l’investissement, en reconnaissant l’importance du secteur agricole pour la sécurité alimentaire et l’économie nationale. Des certificats d’exemption ont ainsi été attribués à plusieurs investisseurs, notamment dans les wilayas de Ghardaïa et de Meniaa, soulignant la volonté des autorités locales de soutenir l’engagement du secteur privé dans le développement agricole.

Ces efforts sont essentiels pour assurer la durabilité de la production alimentaire en Algérie, mais aussi pour renforcer la résilience économique du pays face aux crises alimentaires. En investissant dans des infrastructures modernes et en favorisant l’implication des investisseurs privés, l’Algérie se positionne pour relever les défis futurs en matière de sécurité alimentaire.

Ces initiatives contribuent non seulement à garantir des approvisionnements suffisants, mais également à établir une base solide pour une agriculture durable. Ainsi, l’Algérie s’engage dans une voie prometteuse, où les efforts déployés dans le secteur agricole sont porteurs d’espoir pour l’avenir du pays.

En définitive, les récentes mesures prises par le gouvernement témoignent d’une volonté claire d’assurer la sécurité alimentaire, de renforcer les infrastructures logistiques et de stimuler l’investissement dans l’agriculture. Ce faisant, l’Algérie aspire à bâtir un avenir où l’autosuffisance alimentaire est non seulement un objectif, mais une réalité tangible, permettant ainsi au pays de faire face aux incertitudes économiques tout en garantissant la prospérité de sa population.

Assia M.

Rédaction Crésus

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