La direction de campagne d’Abdelmadjid Tebboune a souvent mis en avant son parcours politique et le rôle de serviteur de l’Etat du candidat.
En course pour un second mandat à la tête du pays, Tebboune «a gravi les échelons», «il connaît le pays», lançait dernièrement le directeur de campagne Brahim Merad, une référence claire à l’action d’Abdelmadjid Tebboune au niveau local durant près de trois décennies, puis, en charge de plusieurs ministères dont celui de l’habitat en 2001. La direction de campagne du candidat avait par ailleurs, insisté sur l’expérience et la probité de son candidat. Le «court passage» au poste de Premier ministre en est l’une des preuves. La responsabilité «lui avait été retirée par des figures de la issaba», à cause de sa volonté d’agir contre la corruption de l’époque.
En effet, au-delà de son mandant à la tête du pays depuis près de cinq ans, le parcours de Tebboune est entièrement consacré au service de l’Etat. Le candidat, qui demande aujourd’hui aux Algériens de lui renouveler la confiance, est, pour rappel, né en novembre 1945 à Mécheria. Ses premières années ont été marqués par les affres du colonialisme. Toutefois, il est précisé sur le site officiel de la Présidence, que le jeune Abdelmadjid Tebboune a suivi une éducation au sein de plusieurs écoles, à Sidi Bel Abbès puis El-Bayadh, avant de terminer le premier cycle en 1957. Une éducation poursuivie avec l’obtention d’un baccalauréat en 1965, suivie par une entrée à la prestigieuse Ecole nationale d’administration.
En ce sens, la carrière de l’étudiant Tebboune, était toute tracée dès l’obtention de son diplôme en 1969 au sein de la «seconde promotion» de l’École. La spécialité de ses études : «économie et finance», deviendra même le fil conducteur de l’action d’Abdelmadjid Tebboune. Ainsi, ses premières fonctions notables contribueront à la mise en œuvre du développement local. Un parcours au sein de l’administration qui aboutira naturellement à une promotion à la fonction de wali. D’abord à Adrar en 1983, puis Tiaret et Tizi-Ouzou en 1984 et 1989. Quant aux postes plus «politiques», le premier sera en 1991 au sein du gouvernement de Sid Ahmed Ghozali.
Et plus récemment, le parcours d’Abdelmadjid Tebboune le conduira notamment au ministère de la Communication et de la Culture (en 1999), avant de s’occuper du lourd dossier du logement, entre 2001 et 2012, à la tête du secteur de l’Habitat. Les observateurs de l’histoire politique se souviennent surtout du passage d’Abdelmadjid Tebboune au Premier ministère en 2017. Un poste qui lui attirera l’hostilité de certaines figures de l’ancien régime, en ce sens expliqué lors de la campagne. Brahim Merad, faisant même un parallèle avec la volonté actuelle du candidat de poursuivre son action, notamment pour la poursuite de la «moralisation de la vie publique», déclarait, «Ils (les membres de la issaba), avaient tout fait pour qu’il ne reste pas au poste de Premier ministre». « Ils n’avaient pas accepté sa décision de lutter contre la corruption. Heureusement, les Algériens lui ont accordé leur confiance». Une confiance qui pourrait bien être renouvelée dès aujourd’hui, espère le candidat.
Nadir K.