L’avocat du candidat à la présidence tunisienne, Ayachi Zammal, a annoncé que le parquet a ordonné, hier, la détention provisoire de son client dans le cadre d’une affaire judiciaire.
Cette décision fait suite à l’arrestation de Zammal lundi, qui est accusé de falsification de soutiens populaires, selon Reuters. Zammal est l’un des trois candidats retenus pour l’élection présidentielle prévue le mois prochain, aux côtés du président sortant Kais Saïed et du politicien Zohair Maghzaoui. À cinq semaines de l’élection présidentielle, la Tunisie est plongée dans une polémique après l’exclusion de trois autres candidats : Abdellatif Mekki, ancien dirigeant du parti Ennahda, Mondher Zenaidi, ancien ministre sous Zine el-Abidine Ben Ali, et Emad Daïmi, ancien conseiller du président Moncef Marzouki. La décision prise lundi par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) d’écarter ces trois candidats a déclenché un vif débat juridique, notamment après que le système judiciaire a réintégré les trois exclus dans la course pour l’élection du 6 octobre prochain. Alors que l’ISIE a validé uniquement trois candidatures, à savoir celles du président sortant Kais Saïed, du président du «Mouvement du Peuple» Zohair Maghzaoui, et d’Ayachi Zammal, président du mouvement «Azmoun», elle a refusé d’appliquer les décisions du tribunal administratif qui réintégraient les trois autres candidats. Cette situation a engendré un conflit juridique et un bras de fer entre l’Instance électorale et le tribunal administratif, avec des divergences sur l’interprétation des lois électorales. L’ISIE a justifié sa décision dans un communiqué, arguant que le tribunal administratif ne l’avait pas informée de ses arrêts dans les délais requis de 48 heures, comme stipulé par la loi électorale. L’Instance a précisé avoir reçu les décisions du tribunal administratif par courriel seulement lundi soir, après que la liste finale des candidats avait été validée. De son côté, le tribunal administratif a affirmé avoir notifié ses décisions lundi, conformément à l’article 24 de la décision n°18 de 2014 de l’Instance, stipulant que celle-ci doit exécuter les arrêts de la chambre générale du tribunal administratif après réception de la décision ou d’un certificat en attestant, et ce, avant l’annonce officielle de la liste finale des candidats, ce qui devait être fait avant le mardi 3 septembre. Ce débat juridique persiste à quelques semaines des élections, alors que la campagne électorale doit débuter le 14 septembre et se poursuivre jusqu’au 4 octobre, avec l’élection du nouveau président prévue pour le 6 octobre.
R.I/agences