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Affaire de lachat des parrainages : Plusieurs partis activent leurs instances disciplinaires

Alors que l’affaire de lachat des signatures de parrainage prend une nouvelle tournure avec le placement en détention provisoire de 68 suspects, les partis politiques réagissent eux-aussi «en interne». Tous veulent écarter au plus vite les éventuels élus impliqués et évoquent des exclusions et des poursuites.

 

 

Une «question dimage», nous déclarent des responsables, dautant que les formations politiques se préparent pour la campagne électorale. En ce sens, les «instances disciplinaires» sont activées pour le traitement rapide des cas avérés, notamment au sein du FLN. Dautres partis, dont les responsables ont accepté de répondre à nos questions, précisent quils «poursuivent les enquêtes internes». Contacté hier matin, des responsables de partis politiques ont confirmé que la question était prise très au sérieux. Le FLN, parti le plus fortement représenté dans les assemblées locales et nationales, aurait déjà identifié un «certains nombre de membres» impliqués dans le scandale. Le chargé de communication, nous expliquait hier que le parti ne dispose pas encore du nombre exact, mais affirme : «oui un certain nombre de nos membres est visiblement impliqué». Les noms, les positions et wilayas des élus actuellement sous enquête de la justice ne sont pas encore communiqués. Le FLN prévoit, en tout cas, une série de mesures contre eux, avec à la clé une «exclusion» pure et simple. «Ils seront convoqués devant la commission de discipline du parti au niveau de leurs wilayas respectives () ou, dans le cas où cela nest pas possible, une Commission de discipline sera réunie au niveau du siège national d’Alger », explique notre interlocuteur, précisant que le FLN ne compte pas se substituer à la justice. « L’action interne se fera en parallèle à celles des juges», a-t-il affirmé. Le même responsable en ce sens que ces élus, si leurs fautes viennent à être confirmées, auront porté atteinte à limage du parti, mais également contrevenu aux directives. «Le FLN avait demandé à ses élus de ne pas accorder de parrainage à un autre candidat que celui choisi par le parti», cest-à-dire au candidat Abdelmadjid Tebboune. Ainsi il apparaît selon les précisions recueillies que certains élus ont cherché à monnayer leurs signatures, ou accorder plusieurs signatures. «Cela est totalement contraire aux objectifs du parti afin de moraliser l’action politique», déplore le responsable du FLN. Des actes dautant plus incompréhensibles et injustifiables que les sommes en jeu sont dérisoires «Il apparaît que certains auraient vendu leur signature pour 20 000 dinars», dit-il. Pour rappel, le SG du FLN, Abdelkrim Benmbarek, a fait savoir le 3 août dernier, au moment où les premières informations sur la vente de signatures commençaient à être publiées, qu’il «suivrait le dossier avec attention». Il a souligné aussi qu’il avait mis en garde contre de tels comportements à plusieurs reprises. Le communiqué du parti, en précisant que la formation « désavoue tout élu dont l’implication est avérée », insistant sur «le renvoi devant les commissions de discipline tout élu qui contreviendrait délibérément aux instructions du parti». Quant aux responsables des autres formations politiques, notamment le Front El Moustakbal et le mouvement El-Bina, ils nous expliquaient tous deux que «des enquêtes internes sont en cours». Les deux partis, ne déplorent pour le moment «aucun membre impliqué» dans l’affaire, mais continuent à questionner chacun de leurs élus et membres. Nos interlocuteurs ajoutent également que la sanction qui serait prise «le cas échéant» serait l’exclusion. Par ailleurs, malgré nos tentatives, plusieurs autres partis, notamment le FFS et le RND n’ont pas répondu a nos appels. Quant au MSP, actuellement dans la course à la présidentielle, son chef et candidat M. Abdelaali Hassani Cherif, avait clairement fait savoir dimanche, en marge de la présentation de son programme, que ses élus «ne sont pas concernés». Le responsable expliquait plus précisément qu’il n’avait « à ce jour reçu aucune information faisant état de la convocation dun élu MSP». Les faits reprochés par la justice sont pour rappel extrêmement lourds, les principales charges retenues contre les 68 accusés en détention provisoire et les trois autres sous contrôle judiciaire, vont de «l’octroi d’un indu privilège» au «trafic d’influence» en passant par «labus de fonction» et «l’obtention de dons en numéraire » en échange de promesses de voix électorales.

Nadir K.

Rédaction Crésus

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