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Visite de Tebboune en France, Sahara occidental, Mali et assassinat d’Ismaïl Haniyeh : Les troublantes révélations d’Ahmed Attaf

Outre le rappel de son Ambassadeur à Paris, l’Algérie prendra d’autres mesures contre la France après l’annonce de l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental.

 

 

La nouvelle position de la France sur la question du Sahara occidental ne favorise pas la reprise du processus politique, mais ne fait qu’aggraver l’impasse dans laquelle se trouve le règlement du conflit autour de ce territoire. C’est ce qu’a déclaré, hier, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étrange, Ahmed Attaf.

Le ministre des Affaires étrangères a également dévoilé les objectifs du Maroc en maintenant cette proposition mais aussi les objectifs de la France qui soutient désormais le plan marocain « L’objectif est de mettre le monde devant le fait accompli pour cautionner le fait qu’un pays est colonisé par un autre » a-t-il ajouté. Pour le chef de la diplomatie algérienne, la reconnaissance par la France de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental s’apparentait à « un don de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas » précisant que « l’approche française ne sert ni la paix au Sahara occidental, ni la recherche d’une solution Pacifique au problème du Sahara occidental ». Bien au contraire, elle va à contre sens des efforts de l’ONU, dont la France est membre permanent du Conseil de sécurité, ajoute Ahmed Attaf. Et de révéler que le président de la République Abdelmadjid Tebboun a été informé à l’avance par son homologue français, Emmanuel Macron lors de leur rencontre le 13 juin, en marge de la réunion du G7 à Bari, en Italie. « Le président français a justifié ce changement en soulignant que la démarche n’est pas nouvelle et qu’il s’agirait d’un simple rappel de la position déjà exprimée par la France en 2007. Le président français a également assuré que son objectif est de relancer le processus politique pour résoudre le conflit au Sahara Occidental et que la France reste fidèle à ses engagements pour soutenir les efforts du SG de l’ONU sur cette question » a assuré le Chef de la diplomatie nationale. Un argumentaire rejeté de manière « stricte et ferme » par le Président Tebboune, qui a assuré que le plan marocain ne pourrait jamais contribuer à la relance du processus politique au Sahara Occidental. D’ailleurs, l’ambassadeur d’Algérie en France, chargé par les autorités françaises d’informer le gouvernement algérien, a averti les autorités françaises sur les conséquences de cette démarche, a indiqué Ahmed Attaf.

 

La visite de Tebboune compromise

Eu égard aux derniers développements dans les relations bilatérales entre les deux pays, Ahmed Attaf a suggéré que la visite d’Etat du président algérien en France, prévue en automne prochain, est sérieusement compromise. Lors de sa conférence de presse tenue au siège du ministère des Affaires étrangères, Ahmed Attaf a affirmé que « la démarche française n’a pas contribué positivement à la concrétisation de la visite d’État du président Abdelmadjid Tebboune à Paris ». Il a ajouté que cette décision « ne peut pas influencer le caractère politique de la question sahraouie ». Dénonçant ce qu’il qualifie de « transaction » entre la France et le Maroc, au détriment du peuple sahraoui, qu’il considère comme les véritables détenteurs de la légalité internationale, Ahmed Attaf a laissé entendre que l’Algérie pourrait prendre d’autres mesures en plus du retrait de son ambassadeur à Paris et de la réduction de la représentation diplomatique algérienne en France, qualifiant ces actions de « très fortes » selon les normes diplomatiques. « Le retrait de l’ambassadeur est un premier pas qui sera suivi par d’autres », a-t-il précisé.

 

Conflit au Sahel

Abordant la situation au Mali marqué par un regain des affrontements, Ahmed Attaf a renouvelé les positions de l’Algérie concernant toute la région du Sahel, estimant que « le règlement du conflit entre les frères au Mali ne saurait être militaire » mais « uniquement politique ». Rappelant la teneur du communiqué officiel de l’Algérie suite à la dénonciation par le Gouvernement malien de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, dans lequel elle avait mis en garde contre un éventuel retour de la guerre civile dans ce pays, Ahmed Attaf a regretté que « tout ce que l’Algérie redoutait est aujourd’hui une réalité dans la région avec le retour de la guerre civile contre laquelle elle avait mis en garde ». Néanmoins, il a réaffirmé que «l’Algérie ne pouvait pas tourner le dos à ce qui se passe au Sahel et continue de suivre avec inquiétude la situation, en étant disposée politiquement à toujours contribuer à la sécurité, à la stabilité et à la paix dans la région ».

 

Un acte terroriste

L’Algérie a dénoncé ce mercredi l’assassinat du chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, suite à une frappe sioniste à Téhéran. « Nous condamnons fermement cet attentat terroriste lâche et abject commis par les forces d’occupation sionistes, qui continuent de fouler aux pieds les règles humanitaires, juridiques, politiques et morales les plus élémentaires » a indiqué Ahme Attaf, lors de sa conférence de presse. Pour Ahmed Attaf, cet acte reflète « la politique de la terre brûlée adoptée par l’entité sioniste comme une stratégie d’escalade dans plusieurs zones. L’objectif est d’impliquer toute la région dans une guerre sans fin, dont l’unique bénéficiaire sera l’entité occupante ».

Le ministre Attaf a tenu également présenté les condoléances de l’Algérie au peuple palestinien.

 

Badis B. 

Rédaction Crésus

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