Le verdict de l’autorité nationale indépendante de élections (ANIE), qui na retenu que 3 dossiers de candidature pour la présidentielle, met en évidence l’incapacité des partis à mobiliser donc leur existence strictement «formelle».
La scène politique nationale est composée dune multitude de partis, toutes obédiences confondues. Les partis dits du pouvoir (FLN et RND) qui puisent leurs militants des organisations de masse, semblent dominer le paysage politique. À un degré moindre, la mouvance islamiste est aussi assez-bien représentée. Mais mis à part le mouvement de la société pour la paix (MSP), les autres formations de cette mouvance, issue principalement des scissions internes (Ennahda, MSP) sont comme la majorité dautres partis agrées au lendemain de la nouvelle loi organique relative au partis politique de 2012 : des partis microscopique. Quant au courant dit démocratique, ses principaux représentants comme le Front des forces socialistes (FFS), le Parti des Travailleurs (PR) ou le Rassemblement pour la culture et la démocratie, ils ont perdu beaucoup de terrain et demilitants. À titre dexemple, comment en effet, un candidat à lélection présidentielle, Belkacem Sahli en loccurrence, président de lAlliance nationale républicaine (ANR) crée par feu Rédha Malek, échoue à réunir les signatures requises alors quil sest présenté au nom de pas moins de sept partis politiques? Ce constat succinct, appelle un certain nombre dinterrogations, sur lutilité des partis politiques, dont la majorité ne se manifeste quà lapproche des échéances électorales. Qui pour tenter de «gagner » quelques sièges aux assemblées élues, qui pour soutenir comme cest le cas de la présidentielle, le candidat le mieux placé dans lespoir de voir le chef «promu», pour services rendus. La question, dun autre côté se pose aussi à propos de la facilité avec laquelle les agréments sont accordés aux nouvelles formations politiques, donc à propos plus précisément de la loi qui devrait subir de profonds liftings, car elle nest pas régie par la «rigueur» nécessaire. En effet, il suffit dune déclaration constitutive du parti politique sous forme dun dépôt de dossier par les membres fondateurs auprès du ministre chargé de lintérieur, pour se voir délivrer «en cas de conformité» dune décision administrative autorisant la tenue du congrès constitutif. Certes au lendemain de louverture démocratique, beaucoup dagréments ont été accordés aux partis. Une «nouveauté» qui allait radicalement changer le paysage politique jusque la dominé par le parti unique mais qui a donné lieu à une réelle compétition, les formations politiques étant dirigées par des personnalités connues pour leurs luttes ou historiques. Bien que certaines formations aient «disparus» pour diverses raisons, la classe politique post-1988 demeure aujourdhui une référence. Avec lavènement de la loi de 2012, le paysage politique est «noyé» par de nouveaux venus incapables de mobiliser ni davoir un ancrage réel dans la société. Cette «mascarade » a fait dire à nombre dobservateurs que la révision de la loi sur les partis est une urgence, pour freiner certains «appétit». Beaucoup dailleurs, à linstar de lancien ministre de lIntérieur, Daho Ould Kablia proposé de constituer des «pôles» partisans à même de canaliser une jeunesse en perte de repères. La loi va effectivement être amendée. Cest le président de la République lui-même qui la annoncé lannée passée. Lors dune de ses entrevues périodique avec des représentants de médias, le président de la République a précisé que la loi relative aux partis politiques sera révisée, soulignant que les partis «sont libres de tracer leurs propres programmes politiques, mais doivent avoir pour dénominateur commun, l’unité nationale et la Déclaration du 1er Novembre, qui appelle à l’édification d’un Etat démocratique et social». «Tout ce qui est de nature à renforcer le front intérieur et qui relève de la ligne nationale est le bienvenu», a-t-il soutenu. Il a, à ce propos, appelé à «en finir avec les vieilles méthodes» dans l’activité partisane pour se focaliser sur «l’action efficace reposant sur la mobilisation des militants dans la rue, qui, depuis le Hirak authentique et béni, ne saurait être déviée de sa trajectoire». La prochaine loi relative aux partis, devrait en ce sens, constituer une «référence» en matière d’activité partisane. Elle devrait surtout barrer la route aux aventuriers de tous bords.
A. I.