En reconnaissant le plan d’autonomie marocain comme la seule base de règlement du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc, le gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial. Un pas qu’aucun autre Gouvernement français n’avait cru devoir franchir auparavant.
Entre Alger et Paris, rien ne va plus. L’Algérie décide de retirer son ambassadeur en France « avec effet immédiat » après que le président français, Emmanuel Macron, ait appuyé pseudo plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental. La représentation diplomatique algérienne en France est désormais du ressort d’un chargé d’affaires, suite à la reconnaissance par la France du plan d’autonomie marocain comme «seule base» de règlement du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc, indique, hier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Ce retrait survient le jour même de la publication par le Palais royal marocain de la lettre du président Emmanual Macron au roi Mohammed VI sur le changement de position de la France sur le conflit au Sahara occidental
Dans une lettre adressée au roi du Maroc Mohammed VI publiée, hier par Rabat, le président français Emmanuel Macron affirme que le plan marocain « constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». «Le Gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial imposé au Sahara Occidental » ajoute la même source. Dénonçant « un pas qu’aucun autre Gouvernement français avant lui n’avait cru devoir franchir », le communiqué souligne l’actuel Gouvernement français a agi avec « beaucoup de légèreté » et « une grande désinvolture », sans, pour autant, en « mesurer lucidement toutes les retombées potentielles».
Pour Alger, en reconnaissant « le plan d’autonomie marocain comme la seule base de règlement du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc, le Gouvernement français bafoue la légalité internationale ». Pis, Paris « prend fait et cause pour la négation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » tout en se démarquant « de tous les efforts patients et persévérants déployés par les Nations Unies à l’effet de parachever la décolonisation du Sahara Occidental et manifeste une abdication des responsabilités particulières qu’il doit assumer, en toutes circonstances, comme membre permanent du Conseil de Sécurité». En effet, l’ONU considère le territoire du Sahara occidental, aux riches eaux poissonneuses et aux importantes réserves en phosphates, comme un « territoire non autonome ». En conséquence de la reconnaissance de Paris du plan d’autonomie marocain, le « Gouvernement algérien a décidé le retrait de son ambassadeur auprès de la République française avec effet immédiat » conclut le communiqué du ministère. Pourtant Alger avait mis en garde Paris. En effet, cette évolution de la position de la France sur le Sahara occidental a été dénoncée fermement par la diplomatie algérienne jeudi 25 juillet comme étant une décision « inattendue, inopportune et contre-productive ». Dans un précédent communiqué, le ministère des Affaires étrangères avait exprimé « le grand regret et la désapprobation profonde » d’Alger face à une évolution attendue de la position française sur le Sahara occidental. Dans une « menace » à peine voilée, le gouvernement algérien a affirmé qu’il « tirera toutes les conséquences qui découlent de cette décision française et dont le gouvernement français assume seul la pleine et entière responsabilité ». Une précision lourde de sous-entendus est ajoutée : « les puissances coloniales, anciennes [Ndr la France] et nouvelles [Ndr le Maroc] savent se reconnaître, se comprendre et se tendre des mains secourables ». On ne saurait mieux dire. Au vu de l’influence du Conseil représentatif des institutions juives de France, on est tenté de dire, sans nous tromper, que le lobby sioniste a eu raison de la France officielle sur le dossier du Sahara occidental. En somme, Emmanuel Macron a fini par céder aux pressions du lobby sioniste, incarné notamment par le CRIF. Une influence pas toujours visible. Les admettre serait pour la France une reconnaissance que sa politique étrangère est dictée. D’autant que le Maroc regorge de juifs et de sionistes.
Les relations entre la France et l’Algérie, déjà marquées par des hauts et des bas, pourraient connaître une longue de refroidissement. Les échanges commerciaux et les coopérations bilatérales pourraient être affectés, et les discussions sur des sujets d’intérêt commun, tels que la sécurité régionale et la lutte contre le terrorisme pourraient être suspendues. En outre, il faut s’attendre à, autre, report ou annulation de la visite du Président Tebboune à Paris, prévue début automne prochain.
Badis B.