Actualité La Une

Le pays est sans Gouvernement : Un naufrage politique pour la France ?

   Les Français devraient attendre encore un peu plus de temps avant qu’un Premier ministre ne soit nommé à Matignon.

Le président Emmanuel Macron ne semble pas trop « pressé » de le faire et il le fait savoir. «Jusqu’à la mi-août, on doit être concentré sur les Jeux. Et puis, à partir de là […], ce sera ma responsabilité de nommer un Premier ministre ou une Première ministre et lui confier la tâche de constituer un gouvernement et d’avoir le rassemblement le plus large qui lui permette d’agir et d’avoir la stabilité », a affirmé Emmanuel Macron mardi soir lors d’une entrevue télévisée, trois jours avant la cérémonie d’ouverture des JO. L’affirmation du président français intervient alors que son pays connaît « une situation politique confuse à l’issue de législatives anticipées » qui n’ont pas permis de dégager de majorité gouvernementale évidente, selon bon nombre d’observateurs. Laquelle situation qualifiée tout bonnement d’un « naufrage politique » comme le souligne Nathalie Schuck, grand reporter et rédactrice en chef adjointe du journal français « Le Point », dans son livre « Les Naufrageurs. Comment ils ont tué la politique ». Dans ce même livre, dont des extraits ont été repris par le Point, Nathalie Schuck n’a d’ailleurs pas manqué de comparer la situation qui prévaut en France au naufrage du célèbre paquebot britannique Titanic. Déjà atomisé par un septennat de débauchages au nom du « en même temps », le paysage politique a été passé au napalm par cette dissolution qui a conduit 10,6 millions de Français dans les bras de Jordan Bardella et consorts, et la gauche dans ceux des Insoumis, écrit d’emblée la journaliste. Selon elle, la classe politique (française) a hélas donné d’elle-même le plus désolant des spectacles, depuis le 09 juin, fragilisant comme jamais les institutions, que chacun décrypte désormais à sa guise jusqu’à l’absurde, selon ce qui lui sied ou non. Un ministre par intérim peut-piloter pour lui-même à l’Assemblée ? s’interroge Nathalie Schuck. Au pays des Guignols de l’info et de Philippe Caverivière, enchaîne-t-elle, on n’ose même plus en rire. « On a honte. La France accueille le monde pour les Jeux olympiques et s’expose à la risée internationale, ravalée au même rang que nos voisins belges, qui se permettent de nous livrer des leçons sur la survie en terra incognita, sans gouvernement à notre tête. Le chef de l’État, qui… voulait faire de ces Jeux l’acmé de son mandat, se retrouve seul en scène. Qui sait, peut-être était-ce le but. Attendons de voir quel lapin le « maître des horloges « sortira de son chapeau », lâche la journaliste. Dans sa lancée, elle affirme que dans les couloirs de l’Assemblée, ses (le président) fidèles, jamais à court d’imagination en matière d’innovations institutionnelles, évoquent la désignation de « préfigurateurs « chargés de jouer les ambassadeurs à droite et à gauche pour ramener tout le monde à la table des négociations. Et de s’interrogeait sur la prochaine étape du calvaire : « une explosion dans les urnes ou dans la rue ? Un remake des Gilets jaunes ou l’avènement des Gilets jaunes ou l’avènement des extrêmes au pouvoir ? ».

Gouvernement « zombie »
Plus de deux semaines après les législatives, convoquées après l’échec cuisant du parti présidentiel aux élections européennes du 9 juin, l’ensemble du paysage politique peine encore à se décanter, et les Français commencent à s’impatienter. Non seulement, ils sont nombreux à craindre qu’ils se réveillent à la mi-août avec une équipe « zombie inapte à prendre la moindre décision politique », selon le mot du constitutionnaliste Benjamin Morel, cité par Le Point. Le journal rappelle à cet effet qu’au Sénat français, où le deuxième personnage du pays, Gérard Larcher, s’active au chevet du prochain budget de l’État, « on s’affole de la dégradation des comptes publics, qui vont nécessiter de courageux arbitrages pour faire avaler aux Français 20 milliards d’économies ». « Ce qui est totalement incompatible avec le programme du Nouveau Front populaire, dont les leaders se sont, de toute façon, avérés incapables en plus de quinze jours de s’entendre sur un nom pour Matignon alors qu’il leur avait fallu vingt-quatre heures pour nouer un accord de principe afin de sauver leurs fauteuils à l’Assemblée », », souligne-t-on encore. D’autant que Gabriel Attal a raté ses premiers pas de patron de groupe parlementaire en se faisant avoir dans la nuit de 19 au 20 juillet par le classique « coup du rideau » : ses troupes et la droite ont été piégées par le départ des élus RN, se retrouvant en minorité, puis débordées par la gauche, désormais majoritaire au bureau de l’Assemblée.
Sur le Point/Synthèse Y.O

Rédaction Crésus

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Journal algérien spécialisé en économie, politique et actualités variées.

Crésus @2024. All Rights Reserved.