«Effervescences éphémères» est la thématique voulue par l’artiste Denis Martinez qui semble se complaire dans le provisoire, l’éphémère, un simple passage sur la planète Terre. Une très belle médiathèque a accueilli l’artiste dans une bourgade pas loin de Marseille, Septèmes-les-Vallons, avec une population d’origine ouvrière et qui sest formée autour de l’industrie à l’époque des « trente glorieuses « de l’économie française. Le lieu même de l’Expo est dans une ancienne usine!» Denis Martinez parle du contact avec le public : «Celui-ci a changé depuis les décennies 80 et 90 mais ce que nous voyons aujourdhui c’est une sorte de retrouvailles avec les anciens alors que jaime bien les nouveaux, les jeunes. Dernièrement en Algérie cela ma déçu aussi de ne pas retrouver de nouveaux publics. Les gens sont gentils et ils viennent mais je suis à la recherche dun nouveau public. Cette fois-ci, je ne voulais pas garder mes uvres sur carton, je voulais les détruire pour ne pas avoir à subir la destruction par d’autres (référence à l’Irak)». Il poursuit : «il y a cette fois-ci deux uvres très coloriées et jai fabriqué des éléments avec des mots et des cercles, en arabe et en français. Cela semble avoir marché, notamment avec un public en face dun artiste qui leur parle, où il y a un échange. La «tournée» autour des uvres exposées donne l’occasion de discuter, pas seulement de regarder, notamment les textes. Ces derniers sont à lire et pas seulement à voir. «Il y avait limage, le texte et le son parce que je lis mes textes». Il ajoute : «Jai dû également expliquer la notion de couleurs où le noir ne veut pas dire que c’est triste. Ainsi, chacun vient avec ses références et on échange nos idées». Il y a eu un autre jour la projection dun documentaire sur l’itinéraire du peintre, en présence du réalisateur, alors que ce dernier mardi, il y avait des chansons en compagnie dune ancienne connaissance rencontrée à Marseille en 2003, Touhami, avec un goumbri. Le quatrième mardi, un orchestre est venu jouer pendant que l’exposition se poursuivait sur place. Ainsi, la richesse était dans l’événement fait de peinture, de poésie et de musique. M. Djelloul, qui s’occupe sur place des activités pour les femmes âgées, est venu le quatrième mardi avec toutes ces femmes qui avaient pris en quelque sorte confiance en elles-mêmes et qui ont offert un spectacle émouvant en tant que vieilles femmes du terroir berbère. La conférence prévue lundi tournera autour de nos activités « Raconte-arts « en Kabylie. Le directeur des musées de Marseille parce qu’il en existe plusieurs selon les thématiques- était venu échanger avec l’artiste et cela promet des lendemains encore plus riches.
Abelkrim Mekfouldji