Les défenses antiaériennes de l’armée soudanaise ont abattu, hier, trois drones des Forces de soutien rapide qui ont ciblé, la nuit dernière, plusieurs sites dans la ville d’Al Managil, à l’ouest de l’État d’Al Gezira au centre du Soudan.
Selon des sources locales rapportées par les médias, les drones ont visé des bâtiments de l’Université d’Al Managil, le siège des services de renseignement général et une usine. Malgré la prise de contrôle par les Forces de soutien rapide de la ville de Wad Madani, capitale de l’État, depuis décembre dernier, l’armée continue de contrôler les provinces d’Al Managil et de 24 Al Qarshi à l’ouest de l’État d’Al Gezira, s’étendant jusqu’aux frontières de l’État de Sennar au sud. À Omdurman, l’armée soudanaise a déclaré avoir pris le contrôle des quartiers «Um Badah» à l’ouest de la ville, située dans l’État de Khartoum. Des soldats de l’armée ont diffusé une vidéo montrant la prise d’un grand entrepôt d’armes lourdes dans la région. Les combats se poursuivent entre l’armée soudanaise et les forces alliées avec les Forces de soutien rapide dans la ville d’El Fasher, capitale de l’État du Nord-Darfour. Également à El Fasher, la même source a rapporté que l’armée de l’air soudanaise a parachuté des fournitures militaires pour la 6e Division d’infanterie. Le correspondant a confirmé que plus de 3 000 civils, principalement des femmes et des enfants, ont fui en raison des combats, se réfugiant dans le camp de Zamzam au sud de la ville. Le commissaire à l’aide humanitaire de l’État du Nord-Darfour, Abbas Adam, a appelé les organisations des droits de l’homme et les agences des Nations unies à intervenir d’urgence pour secourir les déplacés, mettant en garde contre les conditions humanitaires critiques dans la région. Les Nations unies ont déclaré que la guerre à El Fasher a entraîné le déplacement de plus de 134 000 civils vers des villes, des villages et des communautés voisines. En réponse, le commandant sur le terrain des Forces de soutien rapide, Abu Aqila Kekil, a déclaré que ses forces remportaient des victoires quotidiennes sur tous les fronts au Soudan. En réponse aux déclarations de l’assistant du commandant général de l’armée soudanaise, Yasser Al Atta, affirmant que l’armée était prête à une guerre même si elle durait cent ans, Kekil a ajouté que les Forces de soutien rapide étaient proches de la victoire mais souhaitaient mettre fin à la guerre non pas par faiblesse, peur ou manque de matériel, mais pour protéger les vies des citoyens soudanais, comme il l’a décrit. L’organisation Médecins Sans Frontières a déclaré hier que le tiers des personnes admises à l’hôpital pour des blessures de guerre au Soudan sont des femmes ou des enfants de moins de dix ans. Depuis la mi-avril 2023, l’armée soudanaise, dirigée par Abdel Fattah Al Burhan, et les Forces de soutien rapide, dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti), mènent une guerre ayant causé environ 15 000 morts et environ 10 millions de déplacés et de réfugiés, selon les Nations unies.
R.I/agences