Le président de la République a donné plusieurs orientations à même d’assurer la souveraineté alimentaire et de préserver les ressources naturelles du pays.
C’est un Conseil des ministres axé principalement sur l’économique qu’a présidé, lundi, le président de la République Abdelmadjid Tebboune. L’agriculture, l’eau potable, le dessalement, et les ports étaient les principaux dossiers examinés lors de cette réunion. En effet, l’actuelle campagne de moisson-battage, le suivi de la réalisation de silos de stockage de céréales, le plan national des graines oléagineuses, le suivi de la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer, et la mise en œuvre du programme d’urgence pour le renforcement de l’alimentation en eau potable ont eu la part du lion. A cet effet, le Président Tebboune a insisté sur l’accélération du rythme des travaux pour le parachèvement des nombreuses usines de dessalement en cours de réalisation, selon un communiqué de la présidence de la République. Aussi, a-t-il ordonné « d’exploiter ces grands projets en cours de réalisation pour intégrer les compétences algériennes, notamment les jeunes », et d’ « encourager les fabricants locaux d’équipements, de matériels, de pièces mécaniques et de pièces détachées composant les stations de dessalement de l’eau de mer et faire davantage de progrès dans cette spécialité afin de mieux maîtriser ses techniques et ses équipements ».
Une grande entreprise pour gérer les stations
Le chef de l’Etat a aussi ordonné la création d’une grande entreprise chargée de superviser et de gérer toutes les stations réalisées le long des côtes nationales. Une manière d’anticiper le mode de gestion des 14 stations de dessalement. D’autant qu’un plan allant jusqu’à l’horizon 2030 a été lancé en deux étapes. La première étape devrait être couronnée par la réception de cinq stations de dessalement d’eau de mer d’ici la fin de l’année 2024. «Fouka 2″ dans la wilaya de Tipaza, Cap Djinet (Boumerdès), Cap Blanc (Oran), Koudiet Draouche (EI Tarf) et Tighremt (Béjaïa). Pour la seconde étape, l’État a prévu de réaliser sept autres stations à partir de 2025. En attendant le Président Tebboune a instruit le gouvernement de mettre en œuvre le programme d’urgence pour le renforcement de l’alimentation en eau potable. Aussi, a-t-il souligné la nécessité de procéder, « selon une vision proactive dans toutes les régions qui souffrent d’une pénurie de ressources en eau, tout en œuvrant, parallèlement, à l’interconnexion des barrages à l’échelle nationale ». Comme autre mesure, le chef de l’Etat a ordonné aux services concernés de délivrer les autorisations de forage de puits dans les régions confrontées à une pénurie de ressources hydriques.
Plan national des graines oléagineuses
S’agissant de l’agriculture, le Président a affirmé que le développement du secteur agricole « est une question de souveraineté et de dignité nationale ».
Aussi, a-t-il enjoint au ministre de l’Agriculture d’ouvrir les portes à la nouvelle génération d’ingénieurs agronomes à travers les petites entreprises et les start-up, afin de réaliser une véritable révolution qui mènera le pays à l’autosuffisance. Pour ce faire, il a ordonné la « mise en place d’une stratégie nationale à très court terme pour arriver à l’autosuffisance dans trois récoltes stratégiques, à savoir le maïs, l’orge et le blé dur ». Dans cet ordre d’idées, le Président Tebboune a souligné l’importance de redonner la priorité à la culture du maïs et d’en faire une tradition dans l’agriculture algérienne afin de réduire le budget de son importation.
L’autre orientation présidentielle a trait à la reconversion des minoteries à l’arrêt en unités de production d’aliments de bétails, en exploitant les capacités nationales de production de mais. Ce qui, de l’avis du Président Tebboune, aura un impact positif sur la richesse animale et notamment la production des viandes. Dans la foulée, le chef de l’Etat a mis en avant la nécessité d’amorcer l’étape de développement des produits agricoles à travers les fermes pilotes qui ont été restructurées afin de les rendre plus rentables. La priorité devrait être accordée au développement de la production de l’huile d’argan, au vu des capacités nationales pour sa production, est-il mentionné dans le communiqué, qui ajoute que des instructions ont été données pour l’organisation de rencontres dans le domaine de l’agriculture au profit des jeunes pour mettre en avant l’accompagnement permanent de l’Etat à leurs projets. Parallèlement, ordre a été donné d’accorder toutes les facilités aux agriculteurs et aux ingénieurs agronomes pour l’acquisition des équipements nécessaires, notamment les tracteurs neufs et d’occasion, pour les encourager à redoubler d’efforts.
Des contrats d’objectifs
Concernant la campagne de moisson-battage, il a ordonné « d’exiger des bénéficiaires des aides et subventions de l’Etat d’atteindre des objectifs précis en termes de récoltes, après des études minutieuses et un recensement complet permettant d’évaluer les efforts des agriculteurs et d’identifier les lacunes. » Il a insisté « sur le contrôle et le suivi des campagnes de moisson, en veillant au respect des délais pour éviter la détérioration de la récolte. »
L’extension des ports de Djen Djen et d’Annaba.
Dans le domaine maritime, le chef de l’Etat a ordonné la création d’une grande entreprise de travaux maritimes spécialisée dans l’aménagement des ports, et l’agrandissement du port de Djendjen, à Jijel, qui jouera un rôle central en Méditerranée. Une entreprise devant mise sur pied par le ministre des Travaux Publics, en coordination avec le Premier ministre, dont l’une des missions est d’accélérer l’extension du port d’Annaba en le reliant à la voie ferrée pour le transport et la commercialisation du phosphate de Bled El Hadba jusqu’à Annaba. Aussi, a-t-il instruit le gouvernement de préparer « un plan national d’extension de plusieurs ports afin d’améliorer leur activité. »
Notons que le chef de l’Etat a instruit le gouvernement à l’effet de prendre toutes « les mesures nécessaires pour accorder davantage de facilités aux enfants de notre communauté, d’autant que nous sommes en saison estivale ».
Badis B.