Après l’élection en Iran du réformateur Masoud Pezeshkian à la présidence, les Etats-Unis ont affirmé, lundi, ne s’attendre à aucun changement dans leurs relations avec le pays, minimisant également les chances de reprise du dialogue avec cet ennemi de longue date.
«Nous ne nous attendons aucunement à ce que cette élection amène un changement fondamental dans les orientations de l’Iran», a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, à la presse. Selon lui, l’ayatollah Ali Khamenei, chef de l’Etat, reste l’ultime décideur en Iran. « Evidemment, si le nouveau président avait le pouvoir de prendre des mesures pour freiner le programme nucléaire iranien, pour cesser de financer le terrorisme, pour cesser les activités déstabilisatrices dans la région, ce seraient des mesures bienvenues », a déclaré le porte-parole. «Inutile de le dire, nous ne nous attendons aucunement à la probabilité que ce soit cela qui se produise», a-t-il ajouté. Interrogé pour savoir si les Etats-Unis étaient au moins ouverts à la possibilité de reprendre le dialogue diplomatique avec Téhéran après l’élection de Masoud Pezeshkian, Matthew Miller a répondu : «Nous avons toujours affirmé que la diplomatie était le moyen le plus efficace de parvenir à une solution réelle et durable en ce qui concerne le programme nucléaire de l’Iran. »
Des relations tendues
Le ton était cependant différent à la Maison Blanche, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, ayant répondu d’un ferme «non» à la question de savoir si les Etats-Unis reprendraient leurs discussions sur le dossier nucléaire avec l’Iran. « Nous allons voir ce que ces gens-là veulent accomplir, mais nous ne nous attendons à aucun changement dans le comportement iranien », a déclaré John Kirby. A son arrivée à la Maison Blanche en 2021, Joe Biden avait exprimé sa volonté du retour à l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien négocié sous Barack Obama et jeté au rebut par son successeur Donald Trump. Mais les négociations entre Téhéran et Washington, par le biais de l’Union européenne, ne se sont pas concrétisées, en raison d’un différend sur l’étendue de la levée des sanctions imposées par les Etats-Unis à l’Iran. Les relations entre les deux pays, adversaires depuis la révolution islamique en Iran en 1979, n’ont fait que se détériorer depuis le 7 octobre 2023.
Soutien au Hezbollah
Lundi, Masoud Pezeshkian a souligné le soutien de son pays au Hezbollah libanais, classé comme organisation terroriste aux Etats-Unis, décriant les «politiques bellicistes et criminelles» de l’entité sioniste à l’encontre des Palestiniens et d’autres peuples de la région. «La République islamique d’Iran a toujours soutenu la résistance des peuples de la région contre le régime sioniste illégitime», a déclaré M. Pezeshkian, dans un message adressé au chef du puissant mouvement libanais, Hassan Nasrallah, diffusé par l’agence de presse nationale IRNA. «Le soutien à la résistance est ancré dans les politiques fondamentales de la République islamique d’Iran», a ajouté le réformateur, qui a remporté samedi la présidentielle face à l’ultraconservateur Saïd Jalili. Il a exprimé sa confiance dans le « mouvement de résistance » pour ne pas permettre à Israël, ennemi juré de l’Iran, « de poursuivre ses politiques bellicistes et criminelles » contre la Palestine et d’autres nations de la région. Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanaani, avait auparavant déclaré que la République islamique «n’hésiter[ait] pas à soutenir la nation libanaise et la sécurité de ce pays au moment opportun». «Le régime sioniste doit être conscient des conséquences de toute action aventureuse dans la région, en particulier à l’égard du Liban», a-t-il ajouté.
Synthèse R. I.