Le président du Mouvement El-Bina occupe une position influente sur la scène politique nationale, mais ses positions et ses déclarations récentes ont souvent été controversées.
Dans un contexte politique en pleine mutation, le Secrétaire général du Rassemblement National Démocratique (RND), Mustapha Yahi, a récemment exprimé son profond respect pour Abdelkader Bengrina, président du Mouvement du parti El-Bina, suggérant qu’il serait le bienvenu s’il décidait de rejoindre l’alliance de la majorité parlementaire. Cette déclaration suscite de nombreuses interrogations quant aux dynamiques politiques actuelles et aux motivations sous-jacentes à cette invitation.
Abdelkader Bengrina occupe une position influente sur la scène politique nationale, mais ses positions et ses déclarations récentes ont souvent été controversées. Notamment, il a été au centre de plusieurs polémiques, telles que son appel à agir en «Khabarjia» vis-à-vis du Président, de l’armée et des services de sécurité, l’année dernière. Cette initiative a généré des critiques acerbes et soulevé des interrogations quant à ses relations avec les institutions de l’État.
En tant que président du parti El-Bina, Bengrina a également pris au dépourvu ses « alliés » en annonçant publiquement le soutien de son parti à la candidature du Président Abdelmadjid Tebboune pour un deuxième mandat présidentiel. Cette sortie a entraîné une crise au sein de la coalition initiale composée du Front de libération nationale, du Rassemblement national démocratique et du Front El Moustakbal, qui avaient également exprimé leur soutien à au Président Tebboune. Abdelkader Bengrina a par la suite formé une autre initiative impliquant dix autres partis pour soutenir cette candidature, contribuant ainsi à la désintégration de la coalition initiale.
Il est à noter que Bengrina lui-même était candidat à la présidence contre Tebboune lors des élections présidentielles de 2019.
En invitant Bengrina à rejoindre l’alliance de la majorité parlementaire, le RND semble chercher à tirer profit de son influence et de sa proximité avec le Président Tebboune. Cependant, cette décision comporte des défis, notamment celui de compromettre l’indépendance politique du RND en dépendant de figures controversées comme Bengrina. Les critiques soulignent également que Bengrina pourrait représenter une force instable au sein de la coalition, en raison de ses positions versatiless et de ses relations tumultueuses avec d’autres partis.
Dans ce contexte, l’appel du RND à Bengrina pour rejoindre l’alliance de la majorité parlementaire illustre les pressions et les calculs stratégiques qui dominent le paysage politique. Entre les avantages potentiels d’une alliance et les risques inhérents à une collaboration avec une figure aussi polarisante, le RND semble naviguer sur un terrain politique complexe, où la cohésion et la stabilité de ladite coalition pourraient être mises à l’épreuve.
La relation entre Bengrina et le pouvoir en place comporte ses subtilités. Tout en exprimant son soutien à Tebboune, Bengrina a souvent adopté une position critique envers certaines politiques du gouvernement, ce qui lui a valu une réputation de figure politique indépendante et parfois contestataire. Sa capacité à mobiliser une base de soutien importante, notamment parmi les segments conservateurs et nationalistes de la société algérienne, renforce sa position en tant qu’acteur clé dans le paysage politique.
Par ailleurs, les alliances politiques en Algérie sont souvent marquées par des tensions internes et des revirements stratégiques. Bengrina, en formant des coalitions et en soutenant des candidats présidentiels, a démontré sa capacité à influencer le cours des événements politiques nationaux. Cependant, ses actions ont également suscité des divisions au sein de l’opposition et des critiques quant à ses motivations politiques.
En conclusion, l’invitation du RND à Abdelkader Bengrina pour rejoindre l’alliance de la majorité parlementaire révèle les défis et les compromis auxquels sont confrontés les partis politiques en Algérie. Entre aspirations stratégiques et réalités politiques difficiles, cette dynamique reflète les enjeux majeurs à l’approche des échéances électorales cruciales pour le pays. La capacité du RND à naviguer en eaux politiques troubles déterminera largement sa capacité à maintenir la cohésion au sein de l’alliance tout en préservant son identité politique distincte.
A.M.