Héros d’une nation. Le milieu du Real a arraché la prolongation pour l’Angleterre au bout du temps additionnel, et d’un retourné sublime, face à la Slovaquie.
Il y avait eu ce but vainqueur face à la Serbie pour lancer son tournoi. Et puis, plus grand-chose. Jude Bellingham dégageait un peu la même impression que l’équipe d’Angleterre dans son parcours jusqu’aux 8es de finale de l’Euro 2024. Poussive, pour être poli, tant les attentes autour des Three Lions étaient importantes. Le constat n’était pas différent sur l’ensemble du match face à la Slovaquie dimanche. Mais l’Angleterre était menée pour la première fois du tournoi. Et à la 95e minute, son élimination semblait inéluctable. C’est manifestement ce scénario qu’attendait Bellingham.Le contexte s’y prêtait tellement bien. Endosser le costume de l’équipe d’Angleterre au lendemain de son 21e anniversaire. Sortir une équipe minée par les critiques du gouffre dans lequel elle était embourbée. Lui non plus n’y avait pas échappé. Bellingham avait un message à faire passer. D’abord par ses pieds. Quand il s’est élevé au cœur de la surface pour reprendre une déviation de la tête de Marc Guéhi d’un superbe retourné acrobatique, c’est son talent qui a parlé. La star a pris le relais. Bellingham a lâché un “who else” pour rendre la célébration de son but aussi iconique que son geste technique. Personne d’autre que lui. Quel que soit le scénario, c’est bien lui le héros. «Je sais ce que je peux faire dans ces moments-là, a-t-il lancé au micro d’ITV. Peu importe ce que disent les gens, je l’ai fait cette année pour Madrid, je l’ai déjà fait pour l’Angleterre. Je suis heureux d’aider l’équipe.»
«Clutch-player»
C’était quand même plus net avec le Real Madrid, au-delà des stats délirantes pour un milieu de terrain sur sa première saison dans la capitale espagnole (23 buts et 13 passes décisives en 42 matches toutes compétitions confondues). Il y avait aussi ce “Bellingtime”, ces buts décisifs inscrits par Bellingham pour rapporter des points au Real dans le money-time. Dont un à Barcelone (1-2) resté dans les mémoires. Le milieu anglais est ce “clutch-player”. Mais jusqu’ici, il l’avait surtout prouvé à la Maison Blanche.
En sélection, il ne totalisait que 4 buts en 32 sélections avant ce 8e de finale de l’Euro 2024 face à la Slovaquie. Il y avait bien eu cette égalisation de dernière minute face à la Belgique en mars (2-2), mais c’était dans un match amical. Et ce but de la victoire contre la Serbie pour l’entrée en lice de l’Angleterre dans ce championnat d’Europe. Mais il manquait encore ce moment marquant avec les Three Lions. Celui qui reste dans les mémoires. «Vous êtes à 30 secondes de rentrer chez vous, d’avoir à écouter toutes les bêtises et d’avoir le sentiment d’avoir laissé tomber toute une nation, et en trente secondes ou en un tir dans le ballon, tout peut changer, a-t-il soufflé en conférence de presse. C’est un sentiment comme il n’en existe aucun autre.» Ce moment est venu en ce 30 juin, dans un éclair de génie quand l’Angleterre était plongée dans le noir. Et pourtant, il aurait pu ne pas venir. Gareth Southgate l’a confié. «On s’est demandé s’il fallait le sortir, mais on savait qu’il était capable de ce genre de moments, a reconnu le sélectionneur anglais au micro de la BBC. Il est fantastique.» Derrière, Harry Kane a inscrit le but de la victoire anglaise en prolongation (2-1). Les remplaçants ont fait le job et la sélection aux Trois Lions a validé sa qualification. Elle reste dans cet Euro dont elle est l’une des grandes favorites. Mais il fallait quelqu’un pour la tirer vers le haut. Bellingham. Who else ?
Le programme du mardi 2 juillet :
Roumanie-Pays-Bas, 18 h
Autriche-Turquie, 21 h
