Autrefois incontournables, ces forums de formation et de débat politique sont en net déclin, une situation qui soulève des préoccupations quant à la préparation des militants en vue des prochaines élections présidentielles. Seuls quelques partis, comme le Mouvement El Bina, le Mouvement de la Société pour la Paix et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), maintiennent cette tradition. La tradition des universités d’été, initiée après la Constitution de 1989 et louverture démocratique, a longtemps été un pilier pour les partis dans le pays. Ces rencontres estivales, destinées à la formation politique des jeunes membres des formations politiques, sont aujourd’hui en perte de vitesse. Le Parti des Travailleurs, par exemple, a remplacé son université d’été par des réunions régionales. Ramdane Taazibt, cadre du parti, souligne, lors dune déclaration récente, que la formation reste «une priorité», «mais elle se fera désormais à travers des rencontres régionales plus abordables». Face à labsence de cette tradition, certaines formations politiques optent pour des solutions alternatives. Le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) prévoit d’organiser son université d’été à Alger fin août. Ahmed Sadouk, député du MSP, insistait sur l’importance de ces assises pour la consolidation des rangs et la formation des militants. Le déclin des universités d’été pose des questions sur la préparation des militants pour les élections présidentielles de 2024. Adnan Mehtali, analyste politique, souligne que l’activité des partis en Algérie est souvent circonstancielle, liée aux échéances électorales. L’absence de financements réguliers en dehors de ces périodes réduit la capacité des partis à organiser des activités formatrices, comme les universités d’été. Pour pallier cette situation, certains partis se tournent vers la création d’académies de formation, une initiative qui pourrait redynamiser l’engagement politique des jeunes militants. Cette approche vise à offrir une éducation politique plus structurée et continue, essentielle pour préparer efficacement les futures générations de leaders politiques. L’absence des universités d’été illustre un défi majeur pour les partis politiques: maintenir une base militante formée et engagée dans un contexte de contraintes financières et de crises internes. Alors que les élections présidentielles de 2024 approchent, cette situation pourrait avoir des répercussions significatives sur la capacité des partis à mobiliser et à former leurs militants, essentiels pour porter les aspirations politiques du pays. Les solutions alternatives, telles que les académies de formation, représentent une lueur d’espoir pour renforcer la relève militante et préparer efficacement les leaders de demain.
Assia M.