Ses principaux chantiers, la numérisation, le passage à «luniversité de 4e génération», le renforcement des matières scientifiques, louverture sur les langues étrangères ou encore la «sécurisation des campus», ont montré létendue du retard qui avait été accumulé. Les résultats, malgré la persistance de certaines lacunes, sont palpables. Plusieurs classements internationaux en font foi. Les conséquences de la pandémie rendaient indispensable daller vers une très large numérisation de la gestion et de lenseignement. Cet objectif est depuis resté lun des principaux aspects de la politique défendue par Baddari, nommé en 2022. Ainsi, il avait souligné que lannée 2023, grâce, entre autres, à ce nouveau mécanisme, avait enregistré une chute historique du «taux déchec» des étudiants de licence, «à seulement 18%» alors quil se situait en moyenne «entre 30 et 40% ». Une preuve de la justesse du programme de réforme, que le ministre souhaite approfondir davantage. Ainsi, luniversité algérienne passe progressivement au concept «duniversité de quatrième génération () cest-à-dire, une université basée sur linternet, le numérique, lintelligence artificielle, ou encore la robotique », a plusieurs fois affirmé le ministre. Laction nécessite toutefois une refonte de contenu de «certains programmes» et des «méthodes de transmission du savoir». Dans cette logique, laction suivie par le ministre Kamel Baddari, aura également permis damorcer la généralisation de lutilisation de la langue anglaise au sein des universités. Sur les près de 70 000 professeurs que compte luniversité algérienne, au moins 30 000 ont été formés ou certifiés, aux «niveaux B2 ou C1», avait fait savoir le ministre fin 2023. Une opération indispensable afin daccompagner la montée en puissance de lenseignement des sciences voulue par le gouvernement pour répondre à la demande croissante du secteur économique. En ce sens, Kamel Baddari, avait clairement fait savoir en janvier dernier, que les efforts se sont concentrés sur les mathématiques, l’informatique ou encore lintelligence artificielle. La prochaine étape sera pour sa part de développer des branches «davenir» telles que les technologies dexploitation et de transport de lhydrogène ou encore «la mécanique et lindustrie automobile». Quant aux résultats, ils se manifestent notamment à travers lamélioration des conditions dintégration des plus de 300 000 nouveaux étudiants qui rejoignent luniversité chaque année. Ainsi, bien que des lacunes persistent, notamment dans en termes d’offres dhébergement, les classements internationaux reconnaissent une nette évolution de luniversité algérienne. Le dernier en date, le « Times Higher Education» (THE) a placé L’Algérie à la première place « aux niveaux maghrébin, africain et arabe en termes de nombre d’établissements d’enseignement supérieur classés». Le ministère qui sest félicité hier de ce résultat, souligne que «21 établissements universitaires algériens» sont aujourdhui «classés» par le THE. Une évolution notable par rapport à « l’édition 2023, ayant connu le classement de 11 établissements ». Et seul un établissement algérien était « classé en 2018». Et en parallèle à cette amélioration du classement et de limage de luniversité algérienne, le secteur a uvré ces dernières années afin dattirer davantage détudiants étrangers, notamment ceux issus des pays africains. Le label «Study in Algeria» attribué aux universités et écoles supérieures capables d’accueillir des étudiants étrangers concerne aujourdhui près de 75% des établissements selon les chiffres communiqués début mai par le ministre. Ce label, créé pour rappel en 2023 évalue plus dune quarantaine d’indicateurs liés à la gestion mais surtout à l’offre pédagogique dont lenseignement en langue anglaise. LObjectif avoué par les responsables du secteur est que lAlgérie devienne, dici à 2029, la première destination des étudiants internationaux dans la région Afrique du nord.
Nadir K.