Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont “finalisé” à Niamey un projet de texte créant la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), que les chefs d’Etat de ces trois régimes militaires devraient adopter ces “prochaines semaines”. Une rencontre a réuni vendredi dans la capitale nigérienne Abdoulaye Diop, Karamoko Jean-Marie Traoré et Bakary Yaou Sangaré, respectivement ministre des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Elle avait “pour objectif de finaliser le projet de texte relatif à l’institutionnalisation et à l’opérationnalisation de la Confédération Alliance des États du Sahel (AES)”, a expliqué M. Sangaré, lisant le communiqué final à l’issue de la réunion. Ce projet de texte, dont le contenu n’est pas divulgué, sera “soumis aux chefs d’Etat (des trois États) pour adoption dès les prochaines semaines”, assure t-il. “Nous pouvons considérer très clairement, aujourd’hui, que la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) est née”, a déclaré Abdoulaye Diop à l’issue d’une audience avec le général Abdourahamane Tiani, le chef du régime militaire nigérien. Burkina Faso, Mali et Niger, d’anciennes colonies françaises, ont tourné le dos à Paris et se sont rapprochées de Moscou, avant de créer en septembre dernier l’AES. Le Liptako-Gourma, l’espace géographique qui couvre l’AES, est ravagé par des récurrentes attaques jihadistes meurtrières depuis des années. Ces trois pays ont annoncé fin janvier qu’ils quittaient la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, indiquant que leur décision était “irréversible”. L’Union africaine (UA) avait exprimé, à l’époque, son “profond regret” après l’annonce. Le retrait des trois pays, théâtres de coups d’État militaires successifs depuis 2020, a marqué le point d’orgue de la dégradation des relations avec la Cédéao. Celle-ci s’est employée en vain à obtenir le retour le plus rapide possible de civils au pouvoir. Elle avait suspendu les pays de ses instances et imposé de lourdes sanctions au Mali et au Niger. Sous l’impulsion du Nigeria, poids lourd de l’organisation dont il assure actuellement la présidence, la Cédéao est allée jusqu’à menacer de recourir à la force. Les régimes militaires ont estimé que la Cédéao était devenue, «sous l’influence de puissances étrangères (…) une menace».
Burkina Faso, Mali et Niger : L’Alliance des États du Sahel est née
