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Gazoduc Maroc-Nigéria : L’échec annoncé

Annoncé à grandes pompes, le projet de gazoduc entre le Nigeria et le Maroc n’est pas prêt de voir le jour. Il risque même d’être remis aux calendes grecques. En effet, plusieurs agences de presse internationales spécialisées dans le domaine de l’énergie ont affirmé le report des investissements dans ce projet, pour ne pas dire l’abandon d’un projet chimérique. Un fait reconnu par la directrice de l’Office national des hydrocarbures et des minerais du Maroc, Amina kKhedra, qui a annoncé, lors de la conférence Invest in Africa Energy tenue à Paris, que la décision d’investissement finale (FID) sur le gazoduc Nigeria-Maroc est attendue au début de 2025. Pourtant, mars dernier, l’ONMHM annonçait la création d’une société de projet pour superviser le financement, la construction et l’exploitation du gazoduc Nigéria-Maroc. Mieux, la décision finale d’investissement (FID) pour le projet de gazoduc Nigeria-Maroc budgétisé à hauteur de 25 milliards de dollars est prévue pour décembre 2024. Ainsi, ce report porte en lui la chute à l’eau du projet, compte tenu de nombreux facteurs techniques, financiers et sécuritaires. « Il y a un appel à tous les types d’investisseurs – fonds souverains étrangers, COI, banques multilatérales… Nous avons en ce moment tous les paramètres techniques et financiers spécifiques qui montrent la compétitivité de ce mode de transport lorsque nous la comparons au gaz naturel liquéfié »» a déclaré Amina Benkhadra. En vain. En effet, le projet phare de l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym) peine à convaincre les investisseurs. Pour inverser la tendance, la directrice de l’institution, Amina Benkhadra, propose une stratégie de financement par tronçons et de « verdissement ».

Les pays de l’UE préfèrent financer des projets d’énergie renouvelable, comme le stipulent les règlements et les recommandations de l’UE, et le financement initial du projet dépasse les 25 milliards de dollars. Financement auquel l’Europe écarte dès le départ de participer et t qui, il faut le dire, loin de faire l’unanimité.

Et pour cause, l’Europe, outre le fait de vouloir remplacer le gaz russe, compte se débarrasser de sa dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles en les substituant, au plus tard dans dix ans, par notamment et surtout de l’hydrogène vert. Ce à quoi le gazoduc Nigeria-Maroc n’est pas programmé, à contrario du gazoduc transsaharien (TSGP) devant relier le Nigeria et l’Algérie via le Niger. « Concrètement, nous allons donner une priorité claire aux investissements dans les énergies renouvelables et soutenir des projets viables, à réaliser conjointement avec le secteur privé et qui s’inscrivent dans une perspective de transition énergétique durable», relevait le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Certes, en marge de la visite du roi Mohammed VI à Abou Dhabi, les Émirats arabes unis ont fait part de leur intention d’investir dans ce chantier et d’accompagner sa réalisation. Apparemment, c’est resté au stade d’annonce. D’autant que le centre d’études émirati Al-Mostaqbal a relevé que « le Nigeria et le Maroc peine à fournir les liquidités indispensables pour l’exécution dudit projet »et, de l’autre, « se pose le problème du coût de l’infrastructure qui devra être construite dans les treize pays par lesquels passe le gazoduc».

Rédaction Crésus

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