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Sommet de Manama : Sur fond de divisions

Le 33e Sommet de la Ligue des Etats arabes s’ouvre, ce jeudi, à Manama, capitale du Bahreïn.

Un Sommet devant aborder 23 points liés à diverses questions arabes, aux affaires politiques internationales et économiques, affaires sociales et juridiques. Outre l’examen de l’activité de l’organe de suivi de la mise en œuvre des décisions et engagements, ainsi que le rapport du Secrétaire général sur l’action arabe commune, le sommet aura à l’ordre du jour un article intitulé « La cause palestinienne, le conflit israélo-arabe et ses développements », afin de discuter des développements politiques de la cause palestinienne et du conflit israélo-arabe, ainsi que des développements et des violations sionistes dans la ville occupée d’Al-Qods.

Une rencontre sur fond de divisions persistantes sur les conflits qui agitent la région et le rapprochement entre certains Etats avec l’entité sioniste.

Un sommet qui verra la présence de plusieurs chefs d’Etat, d’Emir et de Prince. Un sommet qui sera, également, marqué par la défection de beaucoup d’autres. De ce fait, le Sommet de Manama n’est pas prêt de battre le record de présence enregistré au Sommet d’Alger qui a vu la présence de 15 dirigeants arabes, dont des Rois, des Présidents et des Princes. Un Sommet ayant mis en avant la centralité de la cause palestinienne et la signature de l’accord un accord de réconciliation. Tandis que le Sommet de Riyad a été marqué par le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, après 13 ans d’isolement, et au président syrien Bachar el-Assad de signer son retour sur la scène arabe.

En effet, certains dirigeants ont préféré faire l’impasse sur ce rendez-vous arabe. Et pour cause. De nombreux indicateurs laissent croire que le sommet de Manama sera un «  fiasco » sur le plan d’action bien qu’il se tienne dans des circonstances exceptionnelles dans la région arabe, notamment la guerre « génocidaire » menée par les forces d’occupation sionistes contre le peuple palestinien. Et cela pour plusieurs raisons, principalement liées à la position officielle d’un certain nombre de pays arabes vis-à-vis de la cause palestinienne en dépit de leurs « soutien » affiché dans des déclarations « laconiques » exigeant l’arrêt des massacres et la nécessité de permettre l’acheminement des aides alimentaires et médicales à la population de Ghaza.

Or, en réalité, certain pays arabes, présents au sommet de Manama, font pression pour maintenir la « guerre d’anéantissement » dans l’objectif d’éliminer le mouvement de résistance islamique, Hamas.

L’autre facteur a trait au lieu de la tenue de ce sommet. Sans vouloir manquer de respect au Bahreïn, il n’en demeure pas moins que ce pays du Golfe n’a jamais eu une influence dans la région arabe. Le « petit » royaume n’a jamais accueilli dans son histoire un sommet arabe, qu’il soit ordinaire ou extraordinaire, contrairement aux précédents sommets d’Alger et de Riyad. D’autre part, le « Sommet de Manama » connaîtra la grande mobilisation des pays de normalisation, menés par les Emirats Arabes Unis. Des « monarchies » militant pour empêcher toute décision réelle contraire aux intérêts de l’entité sioniste, au vu de leurs relations diplomatiques, certaines en public, et d’autres en catimini.

De ce fait, il est peu probable que des décisions arabes audacieuses soient prises et mises en œuvre sur le terrain contre l’entité sioniste à partir de la capitale d’un pays ayant normalisé ses relations avec l’entité sioniste, d’autant que les Émirats arabes unis ont, avec le Maroc, soutenu l’agression sioniste contre la bande de Ghaza et refusé de rompre leurs commerciaux et militaires avec l’entité sioniste. Pire. 4000 soldats du makhzen appuient l’armée sioniste dans son agression contre le peuple palestinien à. Ghaza depuis octobre 2023.

Par conséquent, ces pays et monarchies, alliés de la normalisation, pèseront de leur poids pour vider le sommet de sa « substance » et de publier une déclaration finale « insipide », sans aucune mesure pratique, afin de ne pas contrarier leur partenaire sioniste, qui pourrait, le cas échéant, dévoilé les dessous de cartes.

De ce fait, ce « machin » de Ligue des Etats arabes se contentera, comme à l’habitude, d’adopter une déclaration finale condamnant, en théorie, l’entité sioniste tout en réitérant son soutien à la cause palestinienne sans pour autant entamer la moindre action concrète en faveur du peuple de Palestine, qui continuera à faire face seul à la guerre génocidaire.

Badis B. 

Rédaction Crésus

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