Ils se sont tous engagés à participer au succès de lélection présidentielle anticipée. A faire du 7 septembre une «fête nationale». Aucun pourtant, à quelques exceptions près, na présenté de candidat, encore moins de programme électoral. Les partis politiques entretiennent le flou. Restent dans lexpectative à trois semaines de la convocation du corps électoral. Cette valse-hésitation, nexplique pas pour autant, lengouement déclaré pour la participation. «On participe, mais on ne sait pas encore comment », semblent dire à la quasi-unanimité les dizaines de partis qui ont annoncé leur participation au scrutin, certains ne se manifestant dailleurs quà loccasion des échéances électorales, tout en justifiant cet engagement, par les «urgences» de lheure et la conjoncture régionale et internationale, comme le soutiennent dailleurs plusieurs partis qui mettent en avant labsolue nécessité de «préserver lunité nationale». Plusieurs partis politiques qui ont affiché leur disponibilité à apporter leur pierre à lédifice, nont pas encore «décidé» de la manière avec laquelle il vont aborder cette échéance si proche. Mis à part la candidature annoncée de Zoubida Assoul, restée dailleurs «muette» depuis, et celle du secrétaire général de lAlliance nationale républicaine (ANR) Belkacem Sahli au nom dune coalition de sept partis, aucune formation politique na présenté de candidat renvoyant leur «décisions» aux organes centraux de leurs partis respectifs, en attendant de « possibles» alliances. Beaucoup privilégient un candidat du «consensus», doù la multiplication des «rencontres bilatérales» et donc les « jeux des coulisses». Pourtant la plupart est déjà en pré-campagne électorale. Qui par la multiplication de meetings populaires, qui par des rencontres avec «les militants». Dans leurs interventions, les chefs de partis se contentent de faire de la participation «record» leur seul leitmotiv. Comment comptent-t-ils alors convaincre les électeurs sils ne disposent pas de programmes électoraux, des projets de société comme ils le prétendent ? Pour le MSP à titre dexemple, la présidentielle représente une «étape sur le chemin de la consolidation de l’évolution démocratique » et une occasion de mettre en avant «des programmes politiques et économiques à même de contribuer au développement du pays». Ennahda aspire quant à lui par sa participation à «consacrer lEtat de droit, bâtir une économie forte et diversifiée, améliorer les services destinés aux citoyens», alors que Fatma Zahra Zerouati de TAJ a souligné, au cours d’un récent meeting populaire que «la scène politique nécessite linstauration dactions politiques (). Faisant part de son «attachement» à une «large participation du peuple algérien», un autre parti compte poursuivre «la bataille de lédification de la nouvelle Algérie et la préservation de la stabilité nationale». Ainsi, pour convaincre, point de programme décliné, explicité ou même juste présenté dans ses grandes lignes. En vérité peu de partis en disposent. Les grosses pointures comme le FLN et le RND soutiennent que les leurs sont «semblables» à celui du Président de la République, évitant donc de trop s y étaler pour se consacrer aux «urgences» quimposent la conjoncture, tant dis que dautres cherchent à tirer leur épingle du jeu en saccrochant aux alliances conjoncturelles, ne disposant ni de base militante ni de programme réel. Sil est effectivement de bonne guerre de mettre en avant lintérêt de la nation et même dinsister sur la nécessité de préserver sa sécurité et sa souveraineté, il nen demeure pas moins quun parti politique cest dabord une base, un programme (social, culturel, économique, diplomatique), une ligne directrice et un engagement sincère au service de lintérêt national.
A. I.