Dans une mesure qui reflète les préoccupations croissantes suscitées par linstabilité de l’économie américaine, plusieurs pays d’Afrique et du Moyen-Orient ont commencé à retirer leurs réserves d’or des États-Unis ces derniers mois. Cest ce que rapporte le «Houston Post » dans son édition du 24 avril. Il sagit notamment du Nigéria, de l’Afrique du Sud, du Ghana, du Sénégal, de l’Algérie, de l’Égypte et de l’Arabie saoudite, avance la même publication.
Ces actions de retrait de réserves soulèvent des questions quant à l’avenir du dollar américain en tant que principale monnaie de réserve du monde, note le journal. Cette tendance marque un changement significatif dans la dynamique économique mondiale et souligne le scepticisme croissant entre les pays en ce qui concerne le statut traditionnel du sanctuaire du dollar américain et des institutions financières américaines. La décision de rapatrier les réserves d’or n’est pas seulement symbolique. Elle reflète l’inquiétude plus profonde de ces pays quant à la trajectoire de l’économie américaine. «La détérioration de l’état de l’économie américaine est l’impulsion principale de ces retraits», explique le journal américain. La persistance de l’inflation, l’augmentation des niveaux d’endettement et les préoccupations concernant la capacité de la Réserve fédérale à maintenir une politique monétaire stable ont érodé la confiance dans le dollar américain, est-il mentionné. En outre, les tensions « géopolitiques et les incertitudes entourant les relations commerciales ont encore alimenté les appréhensions des gouvernements étrangers, lit-on. « La confiance dans le dollar a sapé une inflation soutenue, une hausse des niveaux d’endettement américains et des préoccupations concernant la capacité de la Réserve fédérale à soutenir une politique monétaire stable », explique-t-on. Par ailleurs, pour les « nations africaines et du Moyen-Orient, la sauvegarde de leurs réserves d’or n’est pas seulement une question de prudence économique », mais aussi « un impératif stratégique ». En rapatriant leurs réserves d’or, ces pays visent à s’isoler d’une contagion financière potentielle et à sécuriser leur richesse. Une manière de réduire les risques dexpositions aux risques économiques américains. Dautant que la décision de l’Arabie saoudite, qui a fait écho au Nigeria, de retirer son or des États-Unis a provoqué un choc sur les marchés mondiaux. Et pour cause. En tant que l’un des plus grands exportateurs de pétrole du monde et un pivot de l’économie mondiale, les actions de l’Arabie saoudite soulignent la désillusion croissante à l’égard du système financier américain.
Bien que l’impact immédiat sur l’économie américaine reste limité, cette décision pourrait, à long terme, remodeler le paysage financier international. En effet, le retrait des réserves d’or des États-Unis par ces pays africains et le Moyen-Orient, ayant tous manifesté leur intérêt à intégrer le Groupe des BRICS et la Nouvelle Banque de développement (NBD), connue pour être la banque des Brics, représente un changement dans la finance internationale.
Cela reflète la perte de confiance dans les piliers traditionnels de l’ordre économique mondial et souligne la nécessité de stratégies de diversification et de gestion des risques. Alors que ces pays prennent davantage en main leurs actifs financiers, l’équilibre des pouvoirs dans l’économie mondiale risque de connaitre un recalibrage important, avec des implications considérables pour l’avenir de la finance internationale.
Badis B.