Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a « magnifié » devant le Congrès des députés espagnols, l’« excellence » des relations de coopération avec le Maroc dans tous les domaines, assurant que sa dernière visite au Royaume, en février dernier, a donné une nouvelle dynamique aux liens bilatéraux. « Nous entretenons une excellente coopération avec le Maroc notamment en matière de lutte contre le terrorisme, l’immigration illégale et les mafias s’activant dans le trafic d’êtres humains », a soutenu Pedro Sanchez lors de la session plénière du Congrès de la Chambre basse. Pour le leader espagnol du PSOE, cette coopération se « fortifie » et se « fluidifie » en prenant « conscience de la proximité idoine, de l’aubaine géopolitique et du dessein mutuel les unissant de concert pour le meilleur et pour le pire » estime de son côté la presse marocaine. Une coopération s’étendant aux domaines culturel et sportif, selon Pedro Sanchez, qui s’est félicité de l’« amélioration » de la coopération en matière sécuritaire, financière et commerciale entre les deux pays. « Nous sommes le premier fournisseur commercial du Maroc, qui est une plateforme de croissance intéressante pour les entreprises espagnoles, où de grands projets sont développés dans les énergies renouvelables, la gestion de l’eau, les infrastructures et le transport », a-t-il, également, soutenu. Une manière de se « prouver » que ses « choix » sont judicieux. D’autant qu’il a affirmé que « la prospérité du Maroc contribuera à celle de l’Espagne ». Des éloges qui cachent beaucoup de choses.. D’ailleurs, pour plaire au Makhzen, le président du gouvernement espagnol a, sciemment, ignoré les questions concernant le Sahara occidental occupé par le Maroc qui ont été soulevées au Congrès par les différents partis. Lors de son intervention, Pédro Sanchez n’a pas prononcé une seule fois les mots Sahara occidental durant les cinq heures et demie qu’a duré le débat, en dépit du fait que les intervenants lui ont, encore une fois reproché, le manque d’explications sur le virage radical qu’il a pris avec respect au Sahara occidental et ont manifesté leur soutien au peuple sahraoui. Perdo Sánchez a fait comme lors du débat d’investiture tenu en novembre de l’année dernière, au cours duquel il a ignoré les allusions des députés au conflit sahraoui, dans lequel il est depuis deux ans un allié du Maroc, dont les raisons sont encore inconnues. En somme, une manière de signifier à Perdo Sanchez qu’il mise sur le « cheval boiteux ». D’autant que le président du Gouvernement espagnol a tenté à mainte reprise de rétablir les relations algéro-espagnoles et de relancer le «Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération » conclu avec l’Algérie en octobre 2022 et suspendu par l’Algérie, juin 2022, après le « revirement » de Madrid sur la question du Sahara occidental. En effet, Pedro Sanchez, qui s’est fait tirer dessus à boulets rouges par les membres de la Chambre haute du Parlement pour son appui au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental, en dépit de son souhait, a exprimé, septembre 2022, publiquement lors d’une rencontre avec le chancelier allemand, Olaf Scholz à Mersebourg, de se rapprocher de l’Algérie. Et pour cause, il ne fait point de doute que le monde économique espagnol, fortement impacté par la crise diplomatique. Le dégel des relations algéro-espagnoles constituera une véritable bouffée d’oxygène pour les opérateurs ibériques. Les exportations espagnoles vers l’Algérie ont baissé de plus de 80 % accusant un manque à gagner en centaines de millions d’euros, en dépit du fait que l’Algérie a, encore une fois, pris la tête en tant que premier fournisseur de gaz naturel en Espagne, avec une part de 42 % des importations totales espagnoles, au cours du mois de mars dernier, devançant la Russie (25,7 %) et les États-Unis d’Amérique (18,2%). Les exportations vers l’Algérie ont chuté, selon l’agence Europa Press, de 93,6% durant le premier trimestre 2023, avec seulement 30,2 millions d’euros, contre 472,9 millions à la même période en 2022. En outre, environ 130 000 sociétés espagnoles ont cessé leurs accords commerciaux avec leurs partenaires algériennes, selon un document de l’Icex España Exportacion e Inversiones. Autant d’indicateurs qui devraient pousser le gouvernement de Perdo Sanchez à tourner « la langue sept fois dans sa bouche avant de parler » tant plusieurs diplomates espagnols estiment que l’Algérie est un partenaire fiable prônant une diplomatie claire à contrario du Makhzen.
Badis B.