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La djihadosphère en constante évolution : La terreur 2.0

Dans un entretien au journal « La tribune », le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, est revenu sur le dernier attentat de Moscou ayant fait des centaines de morts.  Une menace terroriste « n’ayant jamais disparue » selon ses propos, notamment au « Sahel » et dans la région des « trois frontières », où opèrent différents groupuscules islamistes qui ont tendance à grossir.  Dans son analyses, le ministre français soutient que d’importantes cellules de l’Etat Islamique ( E.I.) sont éparpillées à travers le monde, notamment dans les zones désertiques. Dans son argumentaire, Sébatsien Lecornu avance que l’Etat islamique a muté depuis la disparition du califat qui s’était constitué en Syrie et en Irak. Son organisation s’est déconcentrée et décentralisée, en fonctionnant par plaque géographique, par relations interpersonnelles, voire communautaires. « Ce qui est nouveau, c’est qu’elle repose quasi exclusivement sur les réseaux numériques » souligne-t-il. Le cyberdjihadisme ou « djihadosphère » utilise des messageries sécurisées pour communiquer, sans que ses membres ne se connaissent forcément. La « djihadosphère » utilise des plates-formes et autres sites web où se retrouvent des individus prônant le djihad armé. En somme des espaces numériques protéiformes aux frontières floues. En effet, loin d’être un monde clos, divers acteurs s’y côtoient. Sympathisants, simples « likeurs » de contenus violents, profils aux discours ambigus, et même détracteurs de l’idéologie djihadiste qui tentent d’y faire entendre leur voix.

Epiés, tant par les plates-formes que par les services de renseignement, ces cyber-djihadistes sont très actifs et créatifs. Dénonçant la traque numérique dont ils font l’objet, ils adaptent ainsi leurs usages des réseaux comme leurs messages. Une manière pour l’Etat islamique de « déployer son véritable arsenal médiatique sur la toile, à savoir des productions très bien montées sur le dinar-or, l’obligation du califat ou encore la charia et vanter la solidité de ses politiques publiques à Raqqa et Mossoul » expliquait Achraf Ben Brahim, auteur de « L’Emprise : enquête au cœur de la djihadosphère ». Ainsi, l’apologie du terrorisme en ligne est à l’image des discours numériques eux-mêmes. En conséquence, un message en apparence anodin peut constituer un discours de haine camouflé. Face à ce nouveau phénomène, la stratégie de contre-terrorisme s’adapte en permanence. C’est le cas de l’Algérie dont les services compétents ont pris toutes les mesures pour contrer cette menace venue de la « toile ». Lors des travaux d’un séminaire sur le cyber-terrorisme sous le thème « Utilisation du cyberespace à des fins terroristes en Afrique », tenu septembre dernier au Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), le directeur du CAERT, Idriss Allali, a mis en garde contre « l’expansion des menaces liées au terrorisme pour inclure le cyberespace, exposant davantage les Etats membres à de nouveaux types de cybercriminalité, outre l’exploitation par les groupes terroristes des technologies modernes, de l’intelligence artificielle et des réseaux sociaux, en transformant Internet et d’autres plateformes électroniques en moyens de communication, de propagation de leurs idées, de recrutement des membres, de collecte des ressources et de coordination des attaques ». L’utilisation par les groupes terroristes d’internet complique davantage les choses, ce qui nécessite une réponse rapide des pays, d’où l’importance de l’échange d’expériences pour adopter des méthodes communes face aux défis existants, a-t-il ajouté.  Ce qui a incité les pouvoirs publics à se pencher sur de nouvelles démarches et approches sécuritaires plus efficaces et rapides à même d’agir précocement contre les tentatives d’attaques terroristes. En somme une mise en place d’une stratégie efficace pour faire face aux enjeux sécuritaires qui caractérisent la région du Sahel et de l’Afrique du Nord. Des moyens d’ordre technologiques sophistiqués afin de répondre efficacement aux attaques cyberterroristes dont les techniques ont évolué et se sont adaptées en utilisant toutes les nouvelles techniques de communication et d’intelligence artificielle. Une stratégie ayant donné ses fruits. « La mobilisation de toutes les institutions spécialisées dans le domaine de la sécurité de l’information a empêché la réalisation de cet objectif malveillant et a permis aux cadres algériens compétents de faire face à ces attaques et de déjouer tous les plans et complots qui étaient planifiés à travers le  cyberespace » a affirmé, récemment, le général-major Abdelhafid Bakhouche, directeur général des Douanes.

Badis B.

 

 

 

 

Rédaction Crésus

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