Société

Perchée à plus de 1000 mètres d’altitude : Akbils, une commune hors zone de…développement

Comme beaucoup d’autres municipalités de Kabylie, la commune vit de la culture de l’olivier, du figuier, du grenadier, et du cerisier, en plus de la figue de barbarie. Les villageois vivent aussi de l’élevage bovin et ovin. Depuis un peu plus de deux décennies certains villageois plus ou moins nanties ont investi le petit commerce….sinon les revenus des pensions de la guerre de libération ainsi que ceux provenant de l’émigration ont de tout temps constitué la maigre économie des foyers de la région. En près de 40 ans d’existence, cette commune perchée à plus de 1000 m d’altitude, continue de patauger dans des manquements et problèmes sans fin héritée en grande partie des gestions catastrophiques de toutes les assemblées ayant pris sa destinée. Les années se succèdent et les maux se ressemblent. A Akbils, on est encore à la recherche d’un véritable tissu socio-économique qui se dégrade et qui n’offre ainsi aucune perspective d’un emploi durable à des milliers de ces jeunes qui manquent d’une véritable prise en charge. Et le chômage demeure ce mal rongeur qui n’épargne aucun village. Le constat est le même où que nous sommes de passage. De Ait Hamsi jusqu’à Ait Ouabane passant par Ait Sellane, Aourir Ouzemour, Akaouedj, Beni Mahmoud, Ait Sidi Saïd de même Ait Laâziz ou Ait Mislaïen, Ait Oagour et Ait Hada, à chacun de ces villages, son « nombre de jeunes chômeurs ». Ceux-ci ont à choisir entre deux « solutions » : voir leur jeunesse laminée par les temps qui passent, attendre à ce qu’il fasse jour et que le soleil se lève enfin sur ces villages oubliés de l’Algérie, de la Kabylie de 2024 ou partir ailleurs, et tenter leur chance sous d’autres cieux peut être plus cléments. Outre le chômage des jeunes, la liste des carences dans cette commune d’Akbil est longue. L’isolement de toute la région en hiver est d’ores et déjà sur toutes les lèvres. La hantise de la tempête de neige de 2012 est encore dans les esprits. A quelques 1000 m d’altitude, l’hiver ne peut être que rigoureux.  L’été est également une saison redoutée. Les mauvais souvenirs du « cauchemar » vécu en 2021, sont toujours vivaces et la commune ayant perdu des centaines d’hectares, oliviers et arbres fruitiers cet été, ravagés par les flammes s’en remet petit à petit. Les citoyens de la commune sont d’ailleurs, toujours dans l’attente de la réalisation d’une unité de la Protection civile, la plus proche étant à 14 kms de là, sise au chef-lieu de la commune. Aux dernières nouvelles, le terrain qui devrait accueillir cette unité, a même été choisi. Reste donc, juste d’entamer les travaux. Dans ces villages d’une commune d’Akbils, aussi déshéritée, l’heure est à la débrouille et les possibilités s’inventent. A cette jeunesse, il faut offrir le minimum pour qu’elle s’épanouisse et contribue à l’édification de cette Algérie. Les solutions existent. La volonté de changer cette réalité amère aussi, il suffit de traduire le discours en des actes. Les autorités locales s’efforcent, faudrait-il le souligner, à prendre en charge les préoccupations des populations, mais il « faudrait un miracle » pour résoudre tous les problèmes sachant que la commune ne dispose d’aucune unité de fabrication sur son territoire. Autrement dit, elle dépend entièrement des aides de l’Etat. Non seulement, les communes qui sont tenues de trouver de nouvelles sources de revenus hors les aides de l’Etat d’où la nécessité d’une réflexion sérieuse pour la réévaluation des biens et la création de nouvelles activités, se retrouvent de ce fait face à un dilemme.

Yacine Ouffella

Rédaction Crésus

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