Le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a affirmé que la plupart des chaînes de télévision « ont dépassé les limites professionnelles et éthiques », tout en précisant que le travail télévisuel « est une forme de création, et le problème réside dans l’absence de créativité ». Une déclaration faite à l’issue de la rencontre, tenue hier, avec les directeurs des chaînes de télévision publiques et privées, au siège du ministère. Dans sa déclaration, le ministre a estimé que « les chaînes de télévision peuvent critiquer la société mais de manière appropriée ».
Concernant la réunion, le premier responsable du secteur de communication a déclaré que le timing de sa tenue était nécessaire, afin de surveiller ce que diffusent les chaînes pendant le mois sacré. Le ministre a également souligné que la supervision ne se fait pas en fonction de l’impact des médias sociaux, mais sur la base des rapports du comité de veille.
Il a insisté sur le fait que son secteur est au service des citoyens, et selon les observations et les réactions des citoyens, des ajustements peuvent être apportés, notant que « certains programmes ont inclus des séquences inappropriées et non conformes aux traditions sociales algériennes et à la sacralité du mois sacré, qui auraient pu être supprimées sans affecter le scénario ». Une réunion décidée après constatation par l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel de certaines dépassements par certaines chaines de télévisions, notamment le feuilleton « El Berani » la chaîne de télévision privée « Echourouk TV ». en effet, le directeur général du groupe El Chourouk a été convoqué par le ministre de la Communication et l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel après « l’enregistrement par le comité de veille de quelques observations concernant certaines scènes de la série ». Notons que la série « El Barani » (l’étranger) est une œuvre dramatique produite par le réalisateur Yahia Mouzahem. Les premiers épisodes de la série ont déclenché un débat animé sur les réseaux sociaux en raison de certaines scènes jugées « offensantes » et « contraires aux valeurs et traditions » de la famille algérienne. Ses événements mettent en lumière le monde de la mafia et de la richesse extravagante, le trafic de drogue, les armes, la violence, les poursuites policières, le vol, entre autres.
Dans les premiers épisodes, le réalisateur nous rapproche d’un conflit entre deux frères concernant la nécessité de s’impliquer dans le marché des drogues, l’un refusant catégoriquement cette activité tandis que l’autre l’encourage, arguant que le marché impose cette logique. La série montre des opérations de raid et d’arrestation de trafiquants et de dealers de drogue ainsi que des membres de gangs.
« El Barani » n’est pas le seul feuilleton à porter à l’écran les conflits entre les intérêts de la sécurité et les gangs de quartier. On retrouve aussi la série comique « El Bat’ha » dans sa deuxième saison, diffusée sur la chaîne « Echourouk », qui aborde différents aspects négatifs de la société algérienne et ses problèmes. La série aborde également l’exploitation des jeunes filles dans la consommation de drogues et d’alcool, ce qui a suscité un grand débat et divisé les Algériens. Néanmoins, il y a lieu de noter qu’une œuvre cinématographique ou télévisuelle est le plus souvent une fiction inspirée de faits réels sans pour autant refléter des convictions personnelles. Les séries « El Barani » et « Eddama contribuent ainsi à stimuler la réflexion sur les enjeux sociaux et moraux tout en offrant une perspective diversifiée sur les réalités contemporaines.
Assia. M